C'est la principale raison évoquée par des membres du gouvernement, au cours d'une communication gouvernementale conjointe qu'a présidé le ministre de la Communication, hier à Yaoundé, pour justifier la hausse des prix et la rareté de certaines denrées dans les marchés.
Le ministre du Commerce, le ministre de l'Eau et de l'énergie, le ministre de l'Agriculture et du développement rural et le représentant du ministre de la Recherche scientifique et de l'innovation, étaient tous derrière les caméras et face aux hommes et femmes de médias hier, 10 août 2022. Cette grande mobilisation gouvernementale était à la hauteur de l' urgence de l'heure. Les populations ont faim, les produits de grande consommation sont chers et l'argent se fait de plus en plus rare. Tout ceci, serait alors dû, à en croire les membres du gouvernement sus-cités, à la guerre qui prévaut depuis peu, entre la Russie et l'Ukraine. Puisque leur communication conjointe a porté sur l'impact de la conjoncture actuelle due à la guerre Russo-ukrainienne sur l'économie nationale et les diverses mesures prises par le gouvernement pour y faire face. Dans son mot de circonstance, le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, a relevé qu 'à peine sortie des affres de la Covid-19, la guerre Russoukrainienne est venue enfoncer le clou. Avec notamment, a-t-il souligné, l'augmentation des frets maritimes ; le problème de disponibilité des produits lampants, de gaz, et la hausse des prix ou la rareté de certains produits de grande consommation. Mais face à cette situation, a-t-il précisé, le gouvernement a pris des mesures financières et administratives selon des secteurs. Crises d'insécurité alimentaire Concernant la problématique de la hausse continue du prix de la farine de blé, par exemple, le Mincommerce, Luc Magloire Atangana a révélé que « le chef de l'État a décidé d'accorder une subvention de 2500 frs par sac de blé vendu depuis le mois de juillet, ce qui va coûter au trésor public environ 5 milliards de Fcfa par mois » . Dans sa prise de parole de circonstance, le ministre de l'Agriculture et du développement rural, a cité les différents programmes pilotés par son département ministériel pour renforcer la production locale. « La Banque africaine a consenti mettre en place un projet d'augmentation de la production agricole de 30%. Une ligne budgétaire de 40 milliards a été disponibilisée avec deux objectifs : le soutien du prix des engrais à hauteur de 30% d'ici la fin du mois d'août et la mise à disposition des semences de bonne qualité (maïs, riz, mil, sorgho, manioc et même des graines prégerbées de l'huile de palme) » , a indiqué Gabriel Mbairobe non sans décliner le deuxième programme qui porte sur la lutte contre les crises d'insécurité alimentaire. À ce sujet, a-t-il informé, « nous avons prévu environ 35 millions de dollars pour apporter une assistance alimentaire aux personnes vulnérables pendant 3 ans ; nous avons prévu 42 millions de dollars pour appuyer les producteurs en matériel pendant 3 ans. Nous allons aussi travailler sur la politique d'import-substitution et sur l'axe de la souveraineté alimentaire qui va permettre qu 'on ne soit plus dépendant de l'occident sur certains produits comme le blé » .
Économie compétitive S'agissant des produits pétroliers, où le prix du baril est passé de 80 dollars en janvier 2022 à 129 dollars en juillet 2022, le ministre de l'Eau et de l'énergie a passé au scanner les dispositions déjà prises par le gouvernement pour continuer à garantir l'approvisionnement du Cameroun. « L'État a octroyé une subvention totale de 108 milliards de Fcfa pour le mois de juillet et le montant de la subvention pour le premier trimestre de l'année en cours, est de 317 milliards de Fcfa » , a souligné Gaston Eloundou Essomba pour justifier pourquoi le prix à la pompe n'a pas connu une augmentation au Cameroun. Même si ces mesures semblent salutaires, le patron de la communication a quant à lui, émis le vœu que des mesures plus fortes soient prises vue que cette conjoncture est encore loin de s'achever. C'est pourquoi, a-t-il suggéré, « au-delà des mesures palliatives, le gouvernement doit prendre des mesures sur le long terme » . Pour ce faire, « il faut bâtir une économie fiable et compétitive comme l'avait indiqué le président de la République quand il disait qu 'il faut produire ce que nous consommons et consommer ce que nous produisons » .