Renforcement de la régulation budgétaire comme levier de la relance économique en 2023. Tel était le thème des travaux de la conférence annuelle du ministère des Finances qui s’est tenue à Yaoundé.
Ces trois dernières années, l’économie camerounaise a été mise à rude épreuve. Avec la pandémie à coronavirus et ses variants qui ont violemment impacté l’économie mondiale entre 2020 et 2021 et le conflit Russo-ukrainien est venu anéantir ce qui pouvait rester comme réserves, ce sont les pays africains qui ont été les plus touchés par ces catastrophes.
Au Cameroun par exemple, le pays est marqué par la flambée tous azimuts des prix de différentes denrées. Pains, huiles végétales, timbres, carburants… tout y passe. Au regard de cette vie chère, l’économie camerounaise se doit d’être compétitive. Il faut dire que la conférence annuelle des responsables des services centraux, déconcentrés et extérieurs du ministère des Finances avait pour objectif de mettre sur pied des mécanismes pour une résilience économique effective.
Au cours donc des travaux qui se sont faits autour de deux tables rondes, le ministre des Finances, Louis-Paul Motaze a invité les participants à analyser froidement les problématiques. Il s’agissait entre autres, de la mise en œuvre des réformes structurelles, la réduction de certaines dépenses devenues insoutenables ou non prioritaires, la restructuration du budget de l’Etat, la création des espaces budgétaires pour les dépenses budgétaires. Le tout, devait converger vers l’atteinte des objectifs de la Stratégie nationale de développement « SND30 ».
Au cours des assises, il était également question, d’axer prioritairement la réflexion sur une bonne régulation budgétaire qui est au cœur même de la relance de l’économie.
Les travaux
L’exposé des travaux sur les innovations de la circulaire sur l’exécution du budget de l’Etat a été au centre de nombreuses discussions. A la suite de cette communication sur les nouveautés de la circulaire du Minfi en rapport avec la loi de finances 2023, un point d’honneur a été accordé à l’exécution efficace et harmonieuse du budget. Ce qui passe par la reddition des comptes, la production des états de synthèse, le contrôle et le suivi-évaluation.
La phase discursive a donné lieu à deux exposés dont le premier s’intéressait à la régulation budgétaire comme déterminant d’une gestion efficace de la trésorerie de l’Etat. Le second se focalisait sur la politique fiscale et la relance économique. Le long moment d’échanges suffisamment technique en matière d’optimisation de la mobilisation des recettes de l’Etat et de bonne exécution du budget 2023 a débouché sur des recommandations pertinentes qui vont servir de boussole à l’action du ministère des Finances au cours de cette année 2023.
Durant les travaux, il a été demandé à tous les acteurs de la chaîne d’exécution du budget, de veillez plus que par le passé à la cohérence entre le rythme des dépenses et la collecte des recettes ; au respect des budgets alloués à la description des dépenses imprévues et la limitation du recours aux procédures dérogatoires ; à la maîtrise des mesures contenues dans la circulaire du Minfi relative à la loi de finances 2023.
A la fin des échanges du panel 1, il a été recommandé pour une bonne gestion de la trésorerie de l’Etat, de mettre en place un plan d’engagement crédible en cohérence avec les dépenses de trésorerie ; mettre en place un nombre d’apurement de reste à payer pour le premier trimestre de l’exercice ; proscrire les avances de trésorerie, entre autres.
Bilan et perspectives
Notons qu’en 2022, en dépit de la conjoncture internationale, le ministère des Finances sous la conduite de Louis Paul Motaze a dressé un bilan éloquent. Plusieurs actions ont été prises dans certains secteurs notamment, celui de la restructuration des banques, la gestion prudente de la dette extérieure qui se situe à 45% du Pib, la soutenabilité des produits pétroliers à sensiblement 800 milliards de Fcfa ; la régularité du payement des salaires ; entre autres.
Autant le reconnaître, le discours du secrétaire général du Minfi, Didier Edoa, a relevé tout ce qui a été fait au ministère assez stratégique des finances, en 2022 pour le bonheur du pays. Et ce, malgré un contexte national peu favorable conjugué à celui international qui a été morose. Dans son discours de clôture des travaux, le Minfi a soutenu que le ministère des Finances a joué véritablement sa partition. En d’autres termes, le ministère des Finances est resté sur la voie de la performance.
Au cours donc de l’année 2023 qui s’annonce davantage difficile, l’argentier national a demandé à tous ses collaborateurs de tout mettre en œuvre pour que l’économie du Cameroun reconnue pour sa diversité au niveau des sources, soit résilience. Cela, en à croire le ministre, Motaze passe par le sérieux et le sens de responsabilité de chacun dans son poste. « Nous devons continuer à nous battre pour que notre économie reste résiliente », va-t-il interpeller ses collaborateurs.