Le budget 2016 est actuellement en examen à l’Assemblée Nationale. Dans le document soumis à l’appréciation de la Commission des finances et du budget, une cinquantaine d’articles du code général des impôts et quelques droits de douane ont été modifiés dans le sens d’une baisse des taxes, mais aussi dans le sens inverse.
Et dans le second cas, deux grands changements sont proposés par le gouvernement au sujet des droits de douane. Parmis ces changements, figure en bonne place la réinstauration d’une taxe de douane sur le riz à hauteur de 5%. ce qui induira une augmentation du prix du kilogramme de riz sur le marché.
C’est un retour à la situation d’avant mars 2008 qu’opère le gouvernement, fait observer Le Quotidien de l’Economie. Dans son édition n°0948 en kiosque le lundi 1er décembre 2015, le journal indique que le gouvernement avait dû défiscaliser le riz et d’autres produits de première nécessité à la suite des émeutes de la faim de février 2008. Le Ministre des Finances (MINFI), Alamine Ousmane Mey, pense qu’il y a aujourd’hui un usage abusif de cette facilité. A preuve, le Cameroun importe 800 000 tonnes de riz, alors que sa consommation annuelle n’est que de la moitié, apprend-on.
Le MINFI indique que «l’excédent d’importation est réexporté en contrebande vers le Nigeria (par le Nord, l’Extrême-Nord et le Sud-Ouest) et la RCA (par l’Est) par petites vagues, phénomène accentué par la relative dislocation du dispositif de surveillance consécutif à l’insécurité aux frontières». Visiblement, le gouvernement espère lutter contre la contrebande, cette tare qui gangrène l’économie nationale.
L’autre grand changement du projet des finances est le retour de la taxation du ciment importé à 20% et du clinker à 10%. Pour le MINFI, la mesure de défiscalisation visait à renforcer l’approvisionnement du marché local. Mais avec l’entrée en service de trois nouvelles usines de production du ciment, qui portent le nombre d’opérateurs à quatre, cette fleur faite aux importations n’est plus opportune. Le gouvernement craint «des distorsions de concurrence», indique Le Quotidien de l’Economie.