La nouvelle usine de production de la Société industrielle cimenteries du Cameroun (Cimencam), une filiale du groupe français Lafarge, qui sera implantée dans la Mefou et Akono, connait une contestation des populations de Yaoundé 3ème, qui redoutent les risques environnementaux. La structure décrie une machination de certaines personnalités influentes, logées dans cette zone.
Ce projet d’installation de l’extension d’une usine de production de ciment initié par la Société industrielle cimenteries du Cameroun (Cimencam), une filiale du groupe français Lafarge, est situé dans le village de Nomayos, dans l’arrondissement de Mbankomo, dans le département de la Méfou-et-Akono.
Une enquête réalisée par le journal Le Messager, dans son édition de jeudi 20 juillet 2017, révèle que les communautés riveraines sont contre l’installation de cette usine, pourtant déjà effective, « pour cause de nombreux risques de pollutions ». A cet effet, elles ont adressé au Président de la République du Cameroun, Paul Biya, un mémorandum dans lequel elles soulignent que le projet se réalisera en l’absence d’une étude d’impact environnemental actualisée et renseignent également, d’après les recherches qu’elles ont réalisées, de la dangerosité d’une cimenterie à proximité d’une agglomération.
« Cimencam est en ce moment en train d’installer une usine de production de ciment en plein milieu des habitations des citoyens que nous sommes; tout le monde sait que la production industrielle de ciment est faite à base de produits chimiques fortement toxiques pour l’environnement. Certes l’usine est construite sur le territoire de l’Arrondissement de Mbankomo, mais les populations de Yaoundé 3ème, c’est-à-dire, nous autres localisés à moins de 100 mètres, sont celles qui sont les plus exposées aux dangers de pollutions généralisées qui vont découler du fonctionnement futur de cette usine. Nous ne pouvons pas l’accepter. Le plus choquant est que nous n'avons jamais été associés à la restitution de la récente étude d'impact environnemental qui a conjugué la mise en place de ce projet », explique le chef du quartier Nguem II, et notable de la chefferie d’Afanoyoa I, sa majesté Essama Essama.
Manipulation
Face à ces accusations, le responsable de la Communication à Cimencam, Arnold Mouangue, est convaincu qu’il y a derrière toutes ces agitations, des personnalités fortes et influentes, qui habitent la zone et veulent s’opposer au projet parce qu’elles ont des visés sur le site. « Cimencam existe depuis 50 ans. Le groupe Lafarge dont Cimencam est la filiale, est le premier dans le monde, il a de l’expérience et l’usine que nous sommes en train d’implanter est moderne. Le ciment se fabrique partout. Et vous voyez, que Dangote s’est installé au Cameroun. Pour ce qui est de ce projet, le gouvernement du Cameroun le soutient, et en est partenaire», déclare-t-il.
A en croire ce responsable de la Communication, les populations ont été associées à la restitution de l’étude d’impact environnemental, notamment à travers les chefs traditionnels, tous présents à la réunion de Mbankomo. « Comme le projet est situé dans la Méfou-et-Akono, il y a des riverains qui sont du Mfoundi 3ème qui veulent bouder parce qu’elles ne perçoivent pas les taxes et les autres avantages pécuniaires et nous le savons. Nous avons tenu une réunion publique à Mbankomo et même des gens de Yaoundé 3ème qui sont concernés sur le volet de la route qui va traverser leurs villages étaient présents », dit-il.
La sensibilisation des populations, selon cette structure, sera intensifiée après la prise de fonction du nouveau préfet de la Méfou-et-Akono. Cependant, ces riverains restent sceptiques malgré les précisions apportées par Cimencam et continuent de redouter une pollution industrielle.