Le secteur des transports au Cameroun a connu une légère baisse des tarifs au mois d'août 2024, selon une note publiée par l'Institut national de la statistique (INS) le 19 septembre 2024. Cette diminution, évaluée à 0,1 %, est principalement attribuée à la chute des prix du carburant de contrebande, couramment appelé « zoua-zoua » ou « fungen », provenant du Nigeria.
La récente dévaluation du naira, la monnaie nigériane, a eu un impact direct sur le prix du zoua-zoua. En février 2024, le litre de ce carburant illégal, vendu à 800 FCFA, est tombé à 350 FCFA à Garoua, dans la région du Nord du Cameroun. Les trafiquants, qui achètent désormais le litre de ce carburant à environ 125 FCFA de l'autre côté de la frontière, ont bénéficié d'une baisse de près de 40 % par rapport aux prix observés au début de l'année.
Cette diminution a entraîné une réduction des tarifs de transport, notamment pour les conducteurs de mototaxi dans la partie septentrionale du pays, qui sont des utilisateurs fréquents du zoua-zoua. Par exemple, le coût d'un trajet entre Garoua et Pitoa, habituellement fixé à 500 FCFA, est désormais de 350 FCFA, soit une baisse de 30 % en journée.
Toutefois, cette baisse des prix des transports s'inscrit dans un contexte de tensions inflationnistes. En juillet 2024, l'INS avait déjà noté une augmentation généralisée des prix, notamment dans le secteur des transports, avec une hausse moyenne de 14,4 % au cours des 12 derniers mois. Bien que cette baisse récente apporte un léger répit aux consommateurs, elle fait suite à une période d'augmentation constante des coûts, exacerbée par l'inflation.