La facture des importations des produits alimentaires, par le Cameroun, a été multipliée par 3 entre 2007 et 2017, représentant en moyenne plus du tiers du déficit commercial et 4% du PIB depuis 2013 ainsi qu’un manque à gagner de l’ordre de 443 milliards FCFA, selon els résultats d’un rapport publié mercredi par l’Institut national de la statistique (INS).
Entre 2013 et 2017, les échanges globaux commerciaux du Cameroun avec le reste du monde se sont stabilisés autour de 14,8 millions de tonnes pour 5.538,9 milliards FCFA, avec un déficit moyen de 1126,8 milliards FCFA.
En 2017, selon l’INS, les 5 principaux produits alimentaires d’importation (blé, lait en poudre concentré, poisson surgelé, sucre et riz) ont représenté environ 74 % des importations desdits produits (contre 67% en 2016) pour une facture de 478 milliards FCFA, soit plus de 5 fois la valeur de l’année 2000, contribuant ainsi à 43% au déficit global du commerce extérieur.
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Sur la période en revue, les importations des produits alimentaires ont représenté 20,5% du volume de produits importés, constituant le deuxième poste d’importation, s’accroissant fortement ces dernières années et affectant négativement le compte courant des transactions courantes qui enregistre un déficit représentant 4,6% du produit intérieur brut (PIB) en 2017, contre 4,4% en 2016.
La restauration des droits de douane sur les produits alimentaires de grande consommation n’a pas freiné les importations de ces produits, constate l’INS, qui prévoit toutefois une relance de la production agricole locale à travers la modernisation du secteur, induisant une inversion des tendances d’importation de ces produits alimentaires ou, à défaut, à la stabilisation de leurs importations.
Pour inverser la tendance, l’Institut suggère la réduction de la dépendance alimentaire par la baisse progressive des importations des produits alimentaires, compensée par une offre locale des produits alimentaires identiques ou de substitution, et la diminution du risque d’exposition au surendettement à travers l’amélioration des ratios d’analyse de la viabilité de la dette extérieure.
Pour l’INS, la prochaine stratégie nationale de développement, qui remplacera celle déclinée dans le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE) dont l’horizon est l’année 2020, devra intégrer ces préoccupations, tout en s’assurant du caractère inclusif de la croissance économique.