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Scandale à CAMI: le PDG Denis Zappula accusé d'abus violents

Denis ZAPPULLA

Thu, 20 Jan 2022 Source: La Voix du consommateur

Denis ZAPPULLA vient de recruter une directrice commerciale pourtant en septembre dernier il licenciait des dizaines de Camerounais sous le fallacieux prétexte de motif économique.

"Nous avons le plaisir de vous annoncer le recrutement au poste de Directrice Commerciale Toyota et Véhicules d'occasion de Cécile Kouesseu avec prise d'effet le 1er décembre 2021" voici la substance du communiqué électronique de la Direction de ressources humaines de Cami qui a laissé pantois plusieurs employés qui s'interrogent sous cape sur le bien-fondé du motif économique avancé par Cami pour se séparer de leurs ex-collègues et venir quelques semaines plus tard recruter " une proche et amie" de Madame Thérèse SUGA, la Directrice des ressources humaine de Cami.

En effet, ce recrutement viole de façon flagrante la Loi no 92/007 du 14 août 1992, portant Code du Travail en son article 40 alinéa 10 qui précise à travers l'arrêté N° 021/MPTS/SG/CJ DU 26 MAI 1993 Fixant les modalités de licenciement pour motif économique (article 4) et la Convention Collective Nationale du Commerce (article 22) que le Travailleur congédié pour cause de maladie, de suppression d’emploi, compression d’effectifs ou de licenciement pour motif économique conserve pendant deux ans la priorité d’embauche au sein de l’entreprise.

La filiale camerounaise du groupe CFAO, Cameroon Motors Industries (CAMI), a décidé de limoger 34 de ses employés en raison des difficultés financières, mais la mesure passe mal pour le personnel mis à la porte.

La rupture du contrat liant l’entreprise à ces agents a pris effet à partir du 31 août 2021. Dans une lettre de licenciement adressée aux employés concernés, le 25 août 2021, le concessionnaire automobile avait manifesté « le regret » d’informer de sa décision « de mettre un terme au contrat de travail (…) suite à la restructuration de l’entreprise récemment annoncée nous imposant des licenciements pour motif économique».

«Cami vient en effet de clôturer une troisième année financièrement difficile, au cours de laquelle la recapitalisation a dû être opérée, et ce par des actionnaires n’ayant pas perçu de dividendes les deux années précédentes. La crise de Covid-19 et les tensions de stocks à l’échelle mondiale sur la production des véhicules légers, entre autres facteurs, rendent incertaines les perspectives» du proche avenir pour l’entreprise, avait-il poursuivi.

L’entreprise, présente au Cameroun depuis plus de 40, ans assure avoir associé les autorités compétentes dans sa démarche, et promis l’octroi au personnel licencié d’« un certain nombre d’avantages (…) largement au-delà de ce prescrit la législation ».

Un des renvoyés de l’entreprise, Alphonse Ayissi Abena, avait estimé qu’il est «inhumain et irresponsable de mettre à la porte à la veille de la rentrée scolaire des chefs de famille », dénonçant ces «licenciements ciblés et abusifs que le top management de Cami veut faire passer sous le fallacieux prétexte de licenciement économique».

Ayissi, qui assure par ailleurs la présidence de la Fondation camerounaise des consommateurs (Focaco), et qui souligne que ce licenciement n’a été focalisé que «sur la main d’œuvre locale plutôt que celle étrangère largement mieux rémunérée» avait invité en vain la direction de Cami à reconsidérer sa décision.

Aujourd'hui, les plaintes fusent de toutes parts (agences Douala, Bafoussam, Garoua) contre le Pdg de CAMI Denis Laurent Zappulla.

Il est attendu le jeudi 20 janvier au TPI de Bonabéri (citation directe pour entrave à la liberté de travail) et 21 janvier 2022 au TPI de Bonanjo (licenciement abusif).

L'ancien animateur réseau Bus King long et poids lourds, M. Claude Fondja vient lui aussi d'être entendu à l'inspection du travail à Bonanjo suite à sa plainte déposée pour licenciement abusif contre son ex-employeur CAMI.

Source: La Voix du consommateur