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Relance de l’économie : le Far North Business Week annoncé du 9 au 19 novembre 2022 à Maroua

L'événement se tiendra à Maroua

Tue, 27 Sep 2022 Source: L'oeil du Sahel N°1706

Daniel Kalbassou, président du Conseil régional de l’Extrême Nord, est à la recherche des investisseurs. Objectif, permettre à toute la vie économique de cette région de renouer autant avec la vie qu’avec la croissance.

«Boko Haram est derrière nous. Le gouvernement a pris des mesures et maintenant il n’y a plus d’activités de Boko Haram dans l’Extrême-Nord. Il y a une mobilisation de la population et de l’Etat pour chasser Boko Haram (BH) et là, il n’est plus au Cameroun. Ne confondez pas avec des bandits qui cherchent à manger à la frontière. Boko Haram est derrière nous ! La place est actuellement à la relance de l’économie», indique cet homme féru des questions bancaires.

Par cette déclaration, la figure de proue du conseil régional de l’Extrême-Nord balaie toutes les idées préconçues qui résistent depuis l’avènement de Boko Haram. « Beaucoup ne voient que le côtétif, nous devons changer cette image. L’Extrême-Nord, ce n’est pas seulement le côté négatif. L’Extrême-Nord a beaucoup de potentialités. Elles sont énormes en termes de populations, cinq millions d’habitants. Nous voulons mettre en valeur les potentialités de la région afin de la développer et là, nous avons besoin de partenaires. D’abord la communication. Si nous ne communiquons pas, notre projet ne peut pas réussir. Si le Cameroun doit atteindre l’émergence en 2035, c’est tout le pays qui devra être développé, et l’Extrême-Nord ne saurait rester à l’écart».

FAR NORTH BUSINESS WEEK

Pour donc redonner vie et puissance à l’économie de cette partie du Cameroun, le conseil régional était à Douala le 22 septembre pour rencontrer la presse et des investisseurs afin d’annoncer et présenter le Far North Business Week. Dans le détail, il s’agit d’une semaine allant du 9 au 19 novembre 2022 à Maroua au cours de laquelle, des débats, séances de rencontre, de lobbying, réseautage, be to be, des moments de mise en exergue de la culture locale et surtout, les bienfaits qu’il y a à investir à l’Extrême-Nord seront au rendez-vous.

«Jusqu’à présent, nous avons fait un travail de fond pour maitriser l’économie de la région. Nous avons parcouru l’Extrême-Nord pour demander à la population quels sont leurs besoins réels et cela nous a permis de bâtir un plan régional de développement. Maintenant nous devons passer à la phase opérationnelle. Il faut faire connaitre le plan de développement, de reconstruction du chef de l’Etat et présenter à la population, aux investisseurs, les potentialités de la Région de l’Extrême Nord», précise Daniel Kalbassou.

Pour Rosalie Sadou, le premier atout de cette région la plus peuplée du Cameroun (plus de 5 000 000 d’habitants), est la jeunesse, dont plus de 60 % âgés de moins de 35 ans. «C’est le premier atout dont dispose la région, pourvu que cette jeunesse se mette résolument au travail en adoptant les méthodes modernes de production : agriculture, élevage, pisciculture, TIC, sport, etc.», liste-t-elle.

Localement, la main d’œuvre est très bien formée. Car depuis l’avènement de l’université de Maroua en 2008, «on dispose de plus en plus des ressources humaines de qualité et bien formées dans des domaines aussi variés tels que le Génie Electrique, (énergie solaire), l’Informatique et télécommunication, l’élevage, l’agriculture et produits dérivés, l’ingénierie du cuir et de l’habillement, l’hydraulique et la gestion des eaux, la pétrochimie, le génie civil, l’architecture, les sciences sociales pour le développement», souligne Rosalie Sadou.

En matière de terres arables pour l’agriculture, l’on confie que la région de l’Extrême-Nord mesure 34 262 Km2 de superficie dont 18 350 Km2 de terres arables, mais seulement 970 925 ha sont exploités. «Il y a donc possibilité de produire plus en incorporant les terres encore non exploitées, mais aussi de faire plusieurs rotations sur les surfaces déjà utilisées, tout en respectant le droit à l’élevage et à la pisciculture modernisés. Quelques chiffres indiquent l’importance de ces secteurs», indique-t-on.

Ainsi, au sujet du secteur ovin en 2021, l’on comptait 2 753 320 têtes ; le secteur caprin, 3 719 441 individus ; le domaine porcin, 130 360 individus ; la volaille, 35 410 388 sujets ; tandis que le segment poisson a produit 474,5 tonnes. Côté agriculture, la région est aussi très cotée. Ici en 2021, c’est 68,7% de mil qui ont été produit, 61,36% de riz (que le Nigéria voisin absorbe) ; 79,79% d’oignon ; 40,75% de gombo et 32,55% d’arachide. L’on ne perd pas de vue le soja et le niébé. Aussi, ajoute-t-on au conseil régional de l’Extrême Nord, le Cameroun en général et l’Extrême-Nord en particulier éprouvent d’énormes difficultés d’approvisionnement en énergie électrique ces dernières années.

«Or la région de l’Extrême-Nord est classée dans la zone 5, c’est – à – dire celle recevant le maximum d’irradiance solaire par an dans le monde. L’ExtrêmeNord en reçoit environ 6 KWh/m2/jour. En plus, elle est éclairée 365 jours par an et 10 heures par jour. Du coup, cette chaleur rendant la vie quotidienne difficile, peut être transformée en énergie électrique pratiquement gratuite après 10 à 15 ans d’amortissement de l’investissement initial».

D’autres éléments sont ajoutés, pour accrocher autant que possible les créateurs de richesse à renouer avec cette partie du Cameroun. Ainsi, apprend-on, la Région est une merveille dans le domaine touristique car qualifiée de plus belle des Régions du Cameroun et même «d’Afrique en miniature». D’ailleurs, d’après le classement de Bloom Consulting Ranking, elle était au 25e rang des destinations touristiques d’Afrique en 2014. «C’est une position à reconquérir et à améliorer. Les conditions attractives sont toujours présentes : parcs nationaux de Waza, Kalamaloué, Mozogo Gokoro, paysages lunaires des Kapsiki, Monts Rhumsiki, Pic de Mindif, Pic de Moutourwa, diversités culturelles, artistiques, artisanales et d’hébergement», indique-t-on. Autant de domaines et bien d’autres qui attendent des investisseurs.

Source: L'oeil du Sahel N°1706