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Relance : les priorités de Paul Biya mises à mal par des conjectures

Paul Biya

Fri, 30 Dec 2022 Source: Économies Africaines

Budget 2022: priorité à la relance post-Covid

Malgré la conjoncture économique internationale incertaine, le ministre camerounais des Finances maintient une politique budgétaire orientée vers la promotion de la production locale et l’import-substitution.

Discipline, transparence et bonne gouvernance, tels sont les maîtres-mots qui guident l’exécution du budget de l’État camerounais pour l’exercice 2022. Ces principes ont d’ailleurs été rappelés par le ministre des Finances Louis Paul Motaze lors du lancement du budget en début d’année : «Comme par le passé, l’exécution du budget de l’État et des autres entités publiques de cet exercice sera placée sous le signe de la discipline budgétaire en raison des nombreux défis qui interpellent l’État et des engagements pris vis-àvis de nos partenaires techniques et financiers. Il est impérieux de rendre régulièrement compte, selon une périodicité bien établie, de l’exécution des budgets votés et de la mise en œuvre des actions des pouvoirs publics, conformément aux principes de transparence et de bonne gouvernance auxquels notre pays est profondément attaché.» En bref: reddition des comptes et respect des priorités du gouvernement, des calendriers arrêtés ainsi que des procédures édictées dans les lois et règlements. L’enveloppe globale de la loi de finances 2022 a d’abord été votée par le Parlement à hauteur de 5752,4 milliards de FCFA, contre 5480,4 milliards en 2021, soit une augmentation de 5% (272 milliards). Ensuite, la conjoncture économique internationale a poussé le gouvernement à élaborer un budget rectificatif qui s’équilibre en ressources et en emplois à 6080,4 milliards de FCFA, soit une hausse de 5,1 %. Au-delà de l’organisation réussie de la Coupe d’Afrique des nations, le gouvernement s’est fixé comme objectifs de consolider la dynamique de croissance économique en s’appuyant sur les grands projets d’infrastructures et sur le plan de soutien à la production des biens de grande consommation grâce à la politique d’import-substitution. Dans ce contexte international perturbé, l’exécution du budget fait face aux incertitudes liées notamment aux conséquences économiques de la crise russo-ukrainienne et aux crises sécuritaires dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Le ministre Louis Paul Motaze indique que l’action du gouvernement est tournée vers la poursuite de la mise en place de la Couverture santé universelle, avec comme priorité la prise en charge des pathologies touchant les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans. Par ailleurs, au regard de la résurgence des menaces multiformes dans le pays, la loi de finances 2022 a prévu des actions de maintien de la veille sécuritaire et la poursuite des mesures de résorption de la crise sécuritaire contenues dans le plan de reconstruction des régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord. Car, ajoute t-il, l’une des priorités de l’action de l’État en 2022 est de consolider les acquis de la décentralisation et d’en renforcer le processus de déploiement. S’agissant de la politique d’import-substitution amorcée l’année dernière, elle est reconduite cette année, l’objectif étant de donner aux producteurs locaux les marges de manœuvre nécessaires à une production massive, rentable et à la portée du consommateur dans les secteurs prioritaires de l’agriculture, de l’élevage, de la santé humaine et animale ainsi que de la transformation du bois. Pour ce faire, il est prévu une exonération totale des droits et taxes de douane sur les serres destinées à l’agriculture ainsi que sur les semences végétales et animales améliorées, les vaccins pour la médecine humaine et animale, les médicaments à usage vétérinaire, ou encore les équipements, matériels et outils non disponibles localement et utilisés dans le cadre d’une transformation plus poussée du bois. A contrario, certains biens importés alors que l’offre locale est abondante et suffisante seront plus fortement taxés afin de protéger les entreprises: thé, café, fruits comestibles, poivre, piment, pommes de terre, miel, beurre de cacao, viandes et abats. Les bois exportés sous forme de grumes seront également taxés.

Source: Économies Africaines