Assassinat d’Aliou Youssouf : les résultats de l’autopsie enfoncent le lamido de Garoua

El Rachidine qui s’illustre de plus en plus par une irresponsabilité ahurissante

Thu, 10 Feb 2022 Source: www.camerounweb.com

L’adolescent est mort de suites de torture

Il avait sept côtes cassées

Les testicules brouillés

Les résultats de l’autopsie effectuée sur la dépouille du jeune Youssouf tué il y a quelques jours par le Lamido de Garoua donnent les sueurs froides. Une source proche de l’hôpital régional de Garoua a confié sous anonymat que l’autopsie faite par un groupe de médecins légistes révèle que l’adolescent est mort de suites de torture. Il avait sept côtes cassées, les testicules brouillés et la colonne vertébrale éclatée.

Après l’enquête diligentée par le parquet général et les autorités administratives de la région du Nord à la gendarmerie, le commandant Ibrahim El Rachidine, par ailleurs lamido de Garoua, sa sœur ainée, trois de ses dogaris et deux militaires au service du lamido ont été traduits au Tribunal militaire de Garoua.

Ils sont accusés d’assassinat et complicité d’assassinat du jeune Youssouf. Le tout nouveau lamido de la ville, El Rachidine qui s’illustre de plus en plus par une irresponsabilité ahurissante, voire un gangstérisme poussé. Des actes ignobles dont les conséquences désastreuses viennent de couter la vie à un jeune garçon Aliou Youssef, âgé de seulement de 16 ans à Garoua.

Alerté par sa sœur et intervenant en grand renfort en vue de redresser le jeune garçon, fils de sa demie sœur aînée Mairamou vivant à Laindé, qualifié de têtu, le lamido va faire usage de méthodes draconiennes. L’histoire raconte que lorsque Mme Mairamou, mère de l’enfant demande à son fils qui dormait, d’aller répondre à la convocation de son oncle le Lamido, le fiston refuse et c’est ainsi que le Lamido envoie ses sbires et Dougourous de le prendre de force à Laindé.

El Rachidine va alors enfermer le jeune élève au lamidat, le privant d’école, alors qu’il est titulaire du probatoire. A la place, c’est la bastonnade qui aura droit de cité aux moyens de fouet et à l’eau à l’image d’un prisonnier de guerre que l’on interroge afin d’obtenir des renseignements jugés secrets d’Etat. Un traitement inhumain d’une brutalité inouïe qui coutera la vie au jeune homme au bout de 24 heures, de torture d’une intensité insoupçonnable.

Pris de panique, la lamido va procéder au lavage mortuaire et demander de ramener la dépouille à Laindé chez sa famille et inviter les imams du coin dans l’idée d’enterrer le défunt juste après la prière de 5 heures du matin. Or la tradition demande d’attendre le lever du soleil avant de procéder à ce genre de rituel. Malheureusement l’information va fuiter, certainement par quelqu’un visiblement incapable de supporter cette machination sordide. C’est ainsi que les services de renseignements vont se mettre en branle, la dépouille ayant déjà été mise sous terre à 7 heures au cimetière de Djamboutou.

Très rapidement le gouverneur de la région du Nord sera interpellé par Yaoundé sur le sujet. Il demandera au préfet de vérifier les faits sur le terrain, le procureur de la ville accompagné du préfet de la Benoué et des services de force de l’ordre, sera également mobilisé pour la descente et le corps sera exhumé aux environs de 16 heures et ramené à la morgue. Un moment douloureux et insoutenable pour le public présent car le corps sans vie du jeune homme présentait des déchirures, le sang avait coulé des narines, des oreilles etc. bref, l’on avait plus besoin d’une autopsie, tant les sévices corporels parlaient d’elles-mêmes

Source: www.camerounweb.com