Un homme est en jugement pour avoir causé la mort de son épouse en incendiant la chambre qu’elle occupait après avoir abandonné le domicile conjugal. L’accusé nie les chefs d’accusation qui pèsent sur sa personne.
Mme Nzenta Kounnepon Larissa, décédée dans la nuit du 30 juin 2020 à la suite d’un incendie qui avait ravagé la chambre qu’elle occupait au quartier Mbankolo à Yaoundé, ne pourra plus édifier le tribunal sur les circonstances de sa disparition. La défunte avait abandonné le domicile conjugal pour s’installer dans la chambre en question. Après la survenue du forfait, les soupçons avaient commencé à peser sur M. Diabou Mouaffo, son époux avec qui elle avait eu un enfant.
Détenu à la prison centrale de Yaoundé Kondengui depuis 2020, ce dernier avait été arrêté et renvoyé en jugement devant le Tribunal de grande instance (TGI) du Mfoundi. Le 24 septembre 2021, l’accusé a donné sa version des faits de tentative d’assassinat qui lui sont reprochés. Devant la barre, il a nié les charges qui pèsent sur sa personne.
D’après le magistrat du parquet, les faits se sont déroulés le 30 juin 2020 au quartier Mbankolo à Yaoundé. Les flammes qui ont surgi à une heure du matin, ont ravagé la chambre occupée par Mme Nzenta Kounnepon Larissa. Bloquée dans la chambre à cause de la porte qui était verrouillée, cette dernière avait été extirpée des flammes grâce à un voisin venu à son secours.
Mais cette intervention n’a pas pu sauver la vie de l’infortunée qui avait rendu l’âme à l’hôpital Kledda. Une enquête ouverte à cet effet a permis d’appréhender M. Diabou Mouaffo.
Rival
Le ministère public indique qu’au cours de l’enquête préliminaire, un témoin avait déclaré que Mme Nzenta Kounnepon Larissa lui avait fait une confidence avant sa mort à l’hôpital. Elle lui avait confié avoir entretenu des rapports sexuels avec le mis en cause le jour des faits.
Et que pendant leurs ébats sexuels, elle se serait endormie alors que son partenaire était sorti sur la pointe des pieds en refermant la porte à clé avant de mettre le feu à la chambre. Ce témoignage avait été corroboré par celui d’un motocycliste, qui affirmait avoir aperçu l’accusé acheter de l’essence dans un bidon de 5 litres dans une station-service de la localité.
Le 24 septembre 2021, M. Diabou Mouaffo a rejeté en bloc tous les chefs d’accusation retenus à son encontre. Il a expliqué avoir été informé de l’incendie par sa sœur aux premières heures du matin pendant qu’il était à son domicile.
Il dit s’être rendu à l’hôpital où son épouse était prise en charge et affirme avoir échangé avec la disparue avant qu’elle ne rende l’âme. «Au cours de notre échange, j’ai demandé à mon épouse les raisons pour lesquelles, elle ne m’avait pas fait signe lorsque l’accident s’était produit?
Elle m’a répondu que M. Lukong lui avait dit m’avoir aperçu en train d’acheter de l’essence à la station et que j’étais l’auteur de ce drame», a-t-il expliqué. M. Mouaffo a souligné qu’il n’avait pas de problèmes avec son épouse. Il a indiqué qu’il connaissait le nouveau domicile de sa compagne mais il a nié s’y être introduit.
Dans la suite de son témoignage, l’accusé a noté que M. Lukong, le prétendu pasteur est son rival. Il accuse ce der-nier d’être le responsable de la discorde qui existe entre lui et la mère de son enfant. Il affirme en outre, que le juge d’instruction avait ordonné l’exploitation des images des caméras de surveillance de la station-service pour savoir s’il s’y est rendu pour l’achat de l’essence. Les vidéos visionnées, dit-il, n’ont pas montré sa présence dans les lieux.
Dans ses réquisitions finales, le représentant du parquet a demandé au tribunal de déclarer l’accusé non coupable des faits qui lui sont reprochés estimant que les éléments de preuve sont insuffisants. L’avocat de M. Mouaffo est allé dans le même sens que le ministère public. L’avocat n’a pas été long dans sa plaidoirie. Le Tribunal compte rendre sa décision le 22 octobre 2021, date de la prochaine audience.