Les éléments du Bataillon d’intervention rapide (BIR) déployés dans la localité de Moskota et ses environs ont mis hors d'état de nuire deux membres de la secte terroriste Boko Haram dans la nuit du 11 au 12 mars dernier. Cette localité située à 5 kilomètres de la ville de Mozogo, chef-lieu de l’arrondissement de Mayo-Moskota dans le département de Mayo-Tsanaga, fait toujours face aux incursions des éléments du groupe terroriste Boko Haram.
Ils ont été mortellement atteints par des balles alors qu’ils ont envahi les champs des villageois pour récolter l’ail. « Ils étaient suffisamment préparés pour la récolte. Ils portaient par devers eux tout l’arsenal nécessaire pour le boulot. Ils avaient des sacs pour emballer les produits et tout ce qui était nécessaire pour récolter, c’est-à-dire la houe, les machettes, etc. », a déclaré Ousman Dadagwi, président du comité de vigilance de la localité de Nguétchéwé.
« Ils le faisaient par le passé sans être inquiétés. Mais mal leur en a pris cette fois, puisqu’une fois informée de leur venue, l’armée leur a tendu une embuscade aux parages des différents champs du village. Elle les a laissés envahir les champs avant d’ouvrir le feu sur eux. Deux d’entre eux sont tombés sur le carreau », a-t-il ajouté.
Lors de ce combat nourri par le feu des éléments du BIR, ceux qui n’ont pas été touchés par les tirs ont pris la fuite, emportant avec eux leurs blessés. « C’est une technique qu’on leur reconnaît. Ils n’abandonnent pas les leurs quand ils peuvent les emmener avec eux. Même les morts, ils les emportent. C’est dans des cas extrêmes qu’ils abandonnent les corps de leurs compagnons. C’est quand ils n’ont pas la possibilité et le plus souvent sous la pression des forces armées, qu’ils les abandonnent. À voir les traces de sang, plusieurs ont dû succomber, mais ils les ont emmenés avec eux. Nous avons suivi leurs traces, espérant retrouver d’autres corps, mais hélas, ces gens ne veulent jamais dévoiler leur défaite. Une chose est sûre cependant, ils ont traîné des blessés graves ou des corps sans vie. Probablement, le bilan est plus lourd que ce que nous pensons », a poursuivi Ousman Dadagwi.
L’intervention de l’armée camerounaise rassure la population. La réussite de cette opération témoigne de la volonté de l’armée d’en découdre avec ce phénomène. « Il faut reconnaître que depuis quelques temps, l’armée multiplie des interventions pour en finir avec ce phénomène. Elle ratisse de jour comme de nuit nos localités et à une simple dénonciation, elle intervient. Le résultat de l’opération d’hier témoigne de la franche collaboration que nous entretenons avec nos forces armées », a expliqué le président du comité de vigilance de cette localité.
« Il faut le dire : nous agissons en synergie. Quand elle boucle d’un côté, nous, membres du comité de vigilance, sommes d’un autre côté. Ce fut le cas cette nuit-là. Les éléments étaient aussi postés à un autre point stratégique quand ceux du BIR étaient au niveau des champs. Tous les points stratégiques du village étaient pris d’assaut par l’armée pour les traquer. Nous espérons que de telles initiatives perdurent et permettront aux populations de pouvoir dormir dans leurs domicile », conclut Ousman Dadagwi.