Douala : Il empoisonne son père après une vente de terrain

Opoison En gros, Jolibeaud rappelle que ses deux sœurs sont allées en mariage

Fri, 31 May 2024 Source: www.camerounweb.com

Augustin Frédéric N., 57 ans, a frôlé la mort mercredi. L'ancien magasinier, conduit en urgence à l'Hôpital général par un neveu, n'a retrouvé l'usage de la parole qu'hier, 30 mai. Ce qui a permis qu'il soit entendu par la police. D'après le concerné, c'est son fils, Jolibeaud M., 26 ans, taximan vivant à Yaoundé, qui a failli mettre fin à ses jours pour une affaire d'argent. De l'argent issu d'une vente de terrain.

Tout commence le week-end dernier quand Jolibeaud M. est appelé par sa mère. Elle l'informe que le lopin de terre derrière la maison familiale, sise à Beedi (Douala V), a été vendu par son père. Qui aurait empoché 18 millions de F pour ces 200 m2. Dans la foulée, le taximan appelle son père, et manifeste sa désapprobation. En gros, Jolibeaud rappelle que ses deux sœurs sont allées en mariage, et que lui est encore là. Par conséquent, il se sent un peu copropriétaire, voire héritier de la parcelle vendue. Le père répond qu'il est seul propriétaire de ce terrain, et que quand Jolibeaud aura un espace à lui, il en fera ce qu'il voudra...

Ce mercredi vers 9h, Jolibeaud débarque à Beedi. Une visite qu'il avait annoncée à son père, sans en préciser le jour. Après avoir échangé avec sa mère, à qui il a apporté des provisions, le taximan sollicite un entretien avec son père.

Audience accordée. Sans ambages, Jolibeaud dit qu'il veut sa << part >>> du fruit de la transaction foncière susmentionnée. Plus précisément, 8 millions de F sur les 18 que son père est supposé avoir empochés. Le taximan explique que son activité ne marche plus, et qu'il souhaite se reconvertir dans l'agriculture. Mais depuis qu'il a avancé le montant auquel il prétend, son père ne dit plus un mot.

La conversation va devenir un monologue, avant de cesser.

Il est presque 18h30 quand l'épouse d'Augustin Frédéric N. le sert à table. L'homme va prendre un bain avant de manger. Assis par terre dans un coin du salon, Diego, cinq ans, fils d'une des filles d'Augustin Frédéric, mange déjà. II voit arriver son oncle Jolibeaud, muni d'un sachet de plastique noir. Il le voit ensuite en extraire quelque chose et en asperger le repas.

Dès les premières bouchées, Augustin Frédéric N. ressent une douleur au ventre. Il pousse un cri à la fois de douleur et de détresse: << Ils m'ont eu ! >>, läche-t-il, pensant à sa femme et à son fils, puis se met à vomir. L'homme dira à la police avoir entendu, de la douche, le petit Diego demander à son oncle ce qu'il faisait, mais le bruit de la télé a parasité sa perception. Dans un sursaut d'énergie, Augustin Frédéric appelle le neveu qu'il héberge: << Donatien, je meurs! Conduis-moi à l'hôpital >>, crie-t-il en sa langue maternelle.

Le neveu, qui lave sa moto dehors, arrive en vitesse. Grâce à un voisin véhiculé, le mourant est emmené tout aussi vite à l'hôpital, où la prise en charge le gardera en vie.

Aux dernières nouvelles, Jolibeaud est porté disparu. Sa mère a quitté la maison, mais Donatien l'a eue au téléphone: elle dit avoir pris peur, au vu de la situation. Papa Augustin reste sous observation.

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