L’incident est survenu après la saisie des marchandises issus de la contrebande. La nuit du 30 octobre 2021 a été singulière pour les douaniers de l’Adamaoua. Après la saisie de plusieurs motos entrées frauduleusement au Cameroun en provenance du Nigeria ainsi que des produits pharmaceutiques de la contrebande par la douane, les contrebandiers sont revenus plus tard en force et à grand renfort de mercenaires pour récupérer leurs biens.
«Nous avons eu l’information que des motos bien chargées sont sorties du Nigeria pour Ngaoundéré. Vers 20h, nos services de renseignement nous ont donné l’information que ces motos étaient déjà proches. Nous avons déployé nos éléments sur le terrain et nos éléments ont saisi environ 10 motos avec leurs bagages. Chose curieuse, vers 21h ces contrebandiers se sont réunis et venus attaquer notre poste de douane de Sélou Semba non loin de Mbé. Ils étaient plus de 200 personnes», raconte le commandant des douanes Mofor Jude, chef Halcomi zone 3.
Après cet acte barbare qui a causé de nombreux dégâts et de blessés côté douane, le sous-préfet de l’arrondissement de Mbé, informé de la situation va appeler en renfort la gendarmerie et le Bir, lesquels vont permettre la récupération de presque tout ce qui avait été emporté ainsi que ces vandales. «Ils ont ramassé toute la saisie et sont partis avec, même les marchandises qui ne leur appartenaient pas. Ils ont saccagé notre poste, détruits les téléphones de nos éléments. Certains de nos éléments sont blessés également. Nous avons informé immédiatement le sous-préfet de Mbé qui a directement réagi en appelant la gendarmerie et le BIR.
C’est ainsi qu’on a mis main sur ces contrebandiers», relate Mofor Jude. Ainsi, l’autorité administrative a été portée en triomphe par les douaniers qui estiment que, tout le mérite revient au sous-préfet de Mbé. « Vous me donnez là l’occasion de dire merci et de féliciter le sous-préfet de Mbé, car c’est la première fois qu’une autorité administrative laisser son lit à une heure aussi tardive et aller passer pratiquement toute la nuit avec les douaniers en brousse.
Je remercie aussi la gendarmerie et le BIR qui nous ont prêté main forte pour que cette marchandise soit à nouveau saisie et transportée en ville», reconnaitre chef Haicomi zone 3. Ainsi, le 04 novembre dernier les objets saisis chez ces contrebandiers ont été présentés au gouverneur de la région de l’Adamaoua.
Perte
Ces objets saisis, sont une grosse perte pour l’économie camerounaise. Le butin de cette ’opération était composé de 22 motos sur pied, 43 motos en pièces détachées, 06 ballots de médicaments de contrebande, 01 ballot de plastique non biodégradable et 01 carton de montres. Selon les gabelous, une moto se fait dédouaner normalement à 136.000Fcfa.
Ce qui laisse croire que, si ces 65 motos avaient été dédouanées, cela ferait une somme de 8.840.000Fcfa dans1 les caisses de l’État. L’On nous renseigne alors que, pour que les propriétaires de ces engins à deux roues soient désormais en possession de leurs biens, ils devront payer une pénalité égale à 100% des frais de douane ce qui donnerait en principe le montant de 17.680.000Fcfa.
«Ces contrebandiers sont tenaces, audacieux, ils ont de l’affront. Ils veulent passer en force tout en s’attaquant à nos infrastructures. Le poste de contrôle de douane a été détruit. Nos agents qui étaient de faction ont été violentés. Regardez la quantité de marchandise qu’ils allaient venir déverser dans la ville de Ngaoundéré ; plus de 60 motos, des produits pharmaceutiques en quantité industrielle. Vous pouvez imaginer un peu ce que l’acté posé par les contrebandiers aurait pu produire non seulement sur notre santé, mais aussi sur le tissu économique de notre région», fulmine le gouverneur de la région de l’Adamaoua, Kildadi Taguiéké Boukar.
Aujourd’hui le patron de la région «château d’eau» du Cameroun pense qu’il est temps d’augmenter l’effectif des douaniers de sa région ainsi que la logistique.
«Je voudrais donc saluer de manière ferme les responsables des douanes qui ont tout mis en œuvre pour mettre main sur ces contrebandiers, qui n’ont pas cédé devant leur pression, devant leurs intimidations. Aujourd’hui les marchandises douteuses ont été saisies. Il est donc urgent que l’effectif aux services des douanes soit revu et, que la logistique mise à leur disposition soit également augmentée, car ces contrebandiers sont désormais sans pitié.
Il faut que les douaniers aient les moyens de riposte nécessaire. Nous envisageons renforcer les équipes des douanes par les autres forces de défense en occurrence la gendarmerie et la police qui devront nécessairement être ensemble pour faire face à cette nouvelle situation qui, si elle n’est pas stoppée, risque être fatale d’abord pour notre santé et pour notre économie», annonce Kildadi Taguiéké Boukar.