Deux adolescents répondent des faits de vol et viol aggravés en coction commis contre deux jeunes tilles qu’ils avaient transportées au quartier Odja à Yaoundé. Les accusés, tous conducteurs de moto, nient avoir sexuellement abusé les plaignantes mais reconnaissent les avoir dépossédées de certains de leurs effets personnels.
Le parquet avait initialement engagé une procédure judiciaire contre trois jeunes gens pour les faits de vol et viol en coaction devant le Tribunal de grande instance (TGI) du Mfoundi. Sauf que le tribunal a relaxé Barnabas Dafta à cause des preuves données en cours de procès. 11 avait convaincu le juge de sa non- participation aux faits au centre du procès.
Seuls Ousman Hamadou et Ndjida Amadou restent de ce fait dans le box des accusés. Conducteurs de moto apparemment coutumiers dés braquages, ils sont accusés d’avoir organisé, aux premières heures du 8 août 2020, aux environs de 5h30 minutes, un traquenard au quartier Odja à Yaoundé dans le but d’agresser leurs clients. C’est ainsi que cteux jeunes filles qui sortaient d’une manifestation qu’elles avaient animée toute la nuit, sont tombées dans le traquenard des deux accusés.
La représente du parquet explique que le nommé Ousman Hamadou avait accepté de transporter les plaignantes pendant que son compagnon Ndjida Amadou avait simulé un accident, en venant percuter la moto de son complice. Un scénario savamment monté pour permettre aux accusés de sortir des couteaux et d’arracher les téléphones et une somme de 30 mille francs aux plaignantes.
Ils auraient exigé et obtenu de ces dernières les mots de passe de leurs téléphones et des comptes orange money. Comme si cela ne suffisait pas, poursuit l’accusation, les deux amis avaient conduit les victimes supposées dans un bosquet voisin où ils les auraient violés à tour de rôle. Le fait pour l’une des jeunes filles d’avoir prétendu être infectée de Sida n’avait pas pu décourager les mis en cause à abandonner leur projet.
Les plaignantes racontent que les agresseurs ont réussi à débloquer leurs téléphones et soutirer d’importants fonds gardés dans leurs comptes orange money. Elles reprochent également à ces derniers d’avoir publié leurs photos dans les réseaux sociaux.
Après le forfait, les deux agresseurs avaient fondu dans la nature. C’est l’enquête ouverte à la suite de la plainte des deux jeunes filles qui avait permis de tracer les téléphones volés et de retrouver les deux acolytes, qui séjournent depuis leur interpellation à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui.
Aveux partiels…
Le 14 janvier 2022, les deux moto-taximen ont donné leur version des faits au juge en présence de l’une des plaignantes. Agé de 22 ans, Ousman Hamadou, était le premier à prendre la parole devant la barre. II a expliqué que les faits décriés se sont déroulés au quartier Odja, au lieudit «Echangeur», où il avait été sollicité par deux jeunes filles qui se rendaient au quartier Beyemassi aux environs de 5 heures du matin. Dans son récit, il est passé aux aveux s’agissant des faits de vol avant de nier ceux de viol qui lui sont imputés.
«Il n’était pas possible de violer les filles dans un endroit populaire à 6h du matin. L’opération s’est passée en quelques minutes», a déclaré l’accusé. Il a également démenti les accusations selon lesquelles ils avaient demandé de l’argent aux membres de famille des deux jeunes filles. 11 est resté sans réaction lorsqu’il lui a été présenté un certificat médico- légal qui atteste que les filles avaient été violées.
Agé pour sa part de 20 ans, Ndjida Amadou a corroboré les déclarations de Ousman Hamadou. Il a souligné que c’est lui qui détenait le couteau dont ils se sont servis pour intimider leurs clientes. «C’est Ousman qui transportait les deux filles et, pendant qu’il roulait, je les avais serré avec ma moto en les obligeant de s’arrêter. C’est alors que j’ai sorti le couteau et nous avons profité de l’occasion pour arracher tout ce qu’elles possédaient, a- t-il déclaré.
Dans sa prise de parole, la représentante du parquet a indiqué que les faits décriés sont très graves, étant donné le jeune âge des accusés qui auraient pu se consacrer aux études au lieu de se jeter dans la rue pour perpétrer des agressions et des viols. Elle note que les actes posés par les deux adolescents traduisent le vice qui gangrène la société.
Elle soutient que les déclarations des mis en cause ne peuvent pas prospérer dans la mesure où les plaignantes les ont reconnus comme étant leurs bourreaux et innocenté le troisième larron impliqué dans cette affaire. «Je requiers l’application la plus sévère de la bi pour sauver nos enfants et la société entière de ce genre de situation que nous condamnons avec la dernière énergie», a déclaré la magistrate du parquet.
Les plaidoiries de -l’avocat de l’accusation sont allées dans le même sens que les réquisitions’ du ministère public. «Les accusés ont dépouillé nos clientes de tous leurs effets mais aussi de leur dignité. ILs doivent répondre de leurs actes», a confié l’avocat. Ce dernier a annoncé que ses clientes se’ constituent partie civile. Il exige 14,2 millions de francs pour la réparation des dommages causés aux plaignantes. La décision du Tribunal est attendue le 9 février 2022.