Les avocats de l’homme d’affaires ont fait recours hier, 26 avril 2016.
La défense d’Yves Michel Fotso n’a pas perdu de temps. Après la prison à vie prononcée lundi contre leur client, les avocats de l’ancien administrateur directeur général de la Camair ont déposé hier un pourvoi en cassation à la Cour suprême. Un recours déposé par Me Alexandre Parfait Mandeng, l’un des conseils de l’homme d’affaires, informe Le Jour du 27 avril 2016.
Un recours juste pour la forme, sans grande conviction, selon le comité de soutien de Y. M. Fotso. «On va certes poursuivre le combat au niveau de la Cour suprême, mais on ne se fait aucune illusion.
Ils (les gens du pouvoir, NDLR) sont déterminés à aller jusqu’au bout de leur logique d’anéantissement et de prédation. Rien ne les arrêtera», affirme Me Alice Nkom, la présidente dudit comité de soutien que le journal a approchée.
La célèbre avocate dit d’ailleurs n’avoir pas été surprise de la peine infligée au fils de Victor Fotso. «Moi, j’ai vu évoluer les actes dans cette procédure. Les agresseurs de M. Fotso n’ont pas agi à visage caché. Nous sommes attristés par cette haine, mais pas surpris. M. Fotso ne s’attendait pas à recevoir une décision digne du nom de justice, et n’est donc pas surpris non plus.
On a vu une succession d’actes qui présageaient de ce scénario. Cette décision pêche par son excès et par la façon dont la justice a été menée dans cette affaire. Yves Michel Fotso a essayé de tout faire, de supplier, même de donner sa maison, ils ont refusé», regrette Me Alice Nkom.
Une position, évidemment, aux antipodes du point de vue des avocats de l’État. Selon Me Jean-Paul Eyouck, «la décision de condamnation à vie de Yves Michel Fotso n’est nullement lourde.
L’article 184 du Code de procédure pénale prévoit que, pour un détournement supérieur à 500.000 FCFA, c’est l’emprisonnement à vie qui est requis. Donc cette peine est conforme à la loi. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que depuis le 15 février 2016, Yves Michel Fotso et ses avocats ont dit qu’ils ne se présentaient plus aux audiences du TCS estimant qu’ils sont en face d’un simulacre de justice dont l’issue ne fait aucun doute.
C’est une injure à la justice de son pays. Comment voulez-vous donc que l’accusé puisse profiter des circonstances atténuantes ? Pour en bénéficier, il aurait fallu qu’il se présente à l’audience. Mais au principal il paie pour le détournement qu’il a commis», soutient-il.
Déjà condamné à 25 ans de prison fermes, l’ancien patron de la Camair (2000-2003) a écopé de la perpétuité et d’une pléthore d’autres amandes après avoir été reconnu coupable de détournement de 32 448 316 370 FCFA, au préjudice de la défunte compagnie nationale aérienne. Michel Fotso risque une autre condamnation dans le volet 1 de cette affaire dont le verdict sera rendu demain jeudi.