L’élan euphorique traditionnel caractéristique de l’anniversaire de l’accession du chef de l’Etat à la magistrature suprême a été tempéré par le souvenir encore vivace du tragique accident.
Cela aurait dû être une fête sans histoire comme par le passé tant il est vrai que chaque année qui passe conforte le père du Renouveau national dans sa stature de sage de l’Afrique faisant l’objet d’une grande admiration de la part de ceux qui à divers titres ont eu droit à ses audiences. Les propos tenus par le Chef de l’Etat togogais Faure Gnassingbé au terme d?un tête-à-tête en marge de la 71e session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New-York sont illustratifs à bien des égards.
« Je suis venu m’abreuver à la source de la sagesse africaine » avait –il déclaré en substance. Les Camerounais dans leur immense majorité ont également pris l’habitude de célébrer depuis 1982, plus précisément le 6 novembre, celui qui préside aux destinées de leur pays. Ils le font avec d’autant plus de spontanéité, de ferveur patriotique, convaincus qu’ils sont en harmonies avec leur chef de l’ Etat, qu’au- delà de tout, « ne dure pas au pouvoir qui veut, mais qui peut ». Cela ne relève d’ aucun mystère tant l’ assertion émanant d’ une conviction intime a été livrée au public au cours d’une conférence de presse organisée le 3 juillet 2015 au terme de la mémorable visite du chef de l’Etat français François Hollande au Cameroun.
Le passé, c’est connu, s’est abondamment nourris de cette conviction. Le futur s’en nourrira certainement aussi avec un bémol sur les festivités du 6 novembre 2016 dont l’ élan euphorique habituel ayant hier caractérisé ces célébrations marquant la commémoration de l’accession de Paul Biya à la magistrature suprême a été tempéré par le tragique accident ferroviaire du 21 octobre dernier et au cours duquel 80 concitoyens ont péri et plus de six cents ont été blessés. Et c’est tout naturellement que le 6 novembre 2016, d’Eséka à Moloundou, de Fotokol à Yingui en passant par Makak et Meyonmessala, s’est déroulé dans la tempérance, où le devoir de commémoration l’a discuté avec le souvenir encore vivace des disparus et des blessés du 21 Octobre 2016. Dans le recueillement et la prière, les Camerounais de tout bord n’ont pas fini de penser à eux.
Dans le Mfoundi, les prêtres, pasteurs, Imams ont été conviés à la commémoration. L’un après l’autre, ils se sont acquittés de leurs tâches en invoquant la miséricorde du Seigneur Tout Puissant afin que l’âme des victimes de la catastrophe du 21 octobre puissent reposer en paix.
A Garoua , toute l’ élite connue du chef-lieu de la région du Nord, aux côtés du gouverneur de ladite région, au-delà du soutien indéfectible exprimé à l’ endroit du président de la République dans le cadre de la célébration du 34e anniversaire de son accession à la magistrature suprême, a requis des populations un devoir de solidarité envers les familles des victimes du déraillement du 21 octobre à Eséka.