Wututu est une localité située en altitude entre les villes de Limbe et de Buea dans la région du Sud-ouest du Cameroun. Un matin de novembre 2016, des gens ont intimés l’ordre aux parents de ne point envoyer leurs enfants à l’école. Depuis lors, les établissements scolaires sont fermés et les enfants à la maison.
Comme wututu, les régions du nord-ouest et du sud-ouest anglophones vivent une situation d’arrêt des programmes scolaires suite aux revendications des meilleures conditions de travail des syndicats d’enseignants. A wututu, les jeunes scolaires sont oisifs et se livrent à la prostitution, à la drogue, et, pour les plus conscients aux travaux des champs. Les parents quant à eux sont partagés entre le désir d’envoyer leurs enfants à l’école et la peur des représailles sur leur progéniture. Tout se passe comme si un couteau plane sur eux : why doesn’t your children go to school ? I don’t know. Quelques jeunes désœuvrés dénoncent la suprématie des Francophones qui occupent tous les postes de décisions. Dans ces conditions, a quoi bon aller à l’école ?
A l’autel des revendications politiciennes.
Je ne sais pas. Cette réponse laconique donnée par cletus, un parent d’élève à la question pourquoi tes enfants ne vont pas à l’école ? Dénote du manque de raison profonde sur l’enlisement dans le déroulement de l’année scolaire dans les régions anglophones. Malgré les garanties de sécurité données par les forces de l’ordre, rien n’y fait « nous voulons que les autorités religieuses, les pasteurs, les prêtres présents à wututu nous donnent les garanties de sécurité pour nos enfants » Et surtout que les établissements confessionnels qui ont suivis le mot d’ordre ouvrent leurs portes. Pour autant que la situation à wututu est preoccupante, faut-il le dire pour s’indigner, wututu comme toutes les autres localités sont depuis trois mois otages de revendications politiciennes.
Plainte à la cour pénale internationale.
Au cours d’un point de presse donnée il y a quelques jours à Yaoundé, Bernard Muna, anglophone, avocat et homme politique a pris fait pour la cause anglophone. En annonçant qu’il est désormais l’interlocuteur du consortium des syndicats anglophones. Non sans menacer de traduire l’Etat Camerounais à la cour pénale internationale pour génocide. Pour l’avocat « Selon la convention de Genève de 1949, on parle de génocide lorsque vous voulez changer le mode de vie des personnes qui ont une culture propre. Les anglophones sont un groupe national, ils veulent jouir de leur système de justice comme les francophones jouissent de leur système de justice. En essayant de forcer les gens d’adopter une culture qui n’est pas la leur. C’est un génocide »
La solution du ministre des enseignements secondaires.
Comme solution à la crise notamment dans le domaine de l’éducation, nous reprenons ici le communiqué de Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, ministre des enseignements secondaires « Le ministre des enseignements secondaires porte à la connaissance de la communauté éducative nationale que suite au mouvement de grève des enseignants dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest ayant, jusqu’au 3 février perturbé le bon déroulement des activités prévues par arrêté du 24 juin 2016 fixant le calendrier 2016-2017, en République du Cameroun, notamment celle portant sur l’organisation pédagogique, les mesures sont prises en vue de rattraper les heures de cours et autres activités pédagogiques.
Ces mesures sont : la poursuite du déroulement des cours de rattrapage qui ont débuté depuis quelques temps dans la section francophone. L’augmentation hebdomadaire de 17 heures de cours dans la section anglophone pour la période allant du 6 Mars au 13 Mai 2017. Le déroulement de cours pendant 2 semaines pour les classes d’examen et pendant une semaine pour les autres classes pendant les congés de pâques »
En espérant que la date du Lundi 6 mars va marquer le début de la décrispation des programmes scolaires dans les régions du Nord-ouest et le sud-ouest.