L’avenir du franc CFA est en question. Cette monnaie commune à la plupart des pays d’Afrique centrale et occidentale, héritage de l’empire colonial français, est accusée par ses détracteurs d’handicaper des économies déjà mises à mal par la déprime des cours des matières premières ces dernières années.
Les pays de la zone franc CFA, en Afrique centrale et occidentale, débattent actuellement d’une éventuelle évolution de cette monnaie, considérée par certains économistes et Etats comme un frein au développement.
Certains réclament même son abandon. Les discussions sont d’autant plus vives que la région a été durement touchée depuis quelques années par la baisse des cours des matières premières, notamment du pétrole, du bois, du fer et du coton, dont les conséquences ont dominé la réunion des ministres de la zone franc, samedi 9 avril, à Yaoundé (Cameroun).
Les origines du systèmeLe franc CFA (pour « franc des Colonies Françaises d’Afrique ») a déjà plus de 70 ans, la France du gouvernement De Gaulle ayant lancé la devise en 1945, 6 ans après la création d’une zone franc entre la métropole et ses colonies.
Une monnaie utilisée dans 14 pays
Les pays africains ayant pour devise le franc CFA sont ceux de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UMEOA) et de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau (ex-colonie portugaise), le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo, le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée Équatoriale (ex-colonie espagnole), la République de Centrafrique et le Tchad.
La zone franc CFA correspond donc grosso modo à l’ex-empire colonial français d’Afrique, à l’exception notable de Madagascar et du Maghreb. Ainsi, plus de 150 millions d’habitants utilisent la devise.