A toi mon ami Valsero !

Tu le sais, on en a partagé les rêves au cours d'une de nos conversations à Paris : chaque génération doit, au sens de Fanon, découvrir sa mission, l'accomplir ou la trahir.

Tu fais partie de ceux qui ont su comme Césaire que la vie, celle de la politique ou citoyenne, ne sont pas un proscénium, une scène de spectacle, mais aussi une mer de douleurs. De ceux donc, qui en chantant, " Lettre au président " et bien d'autres titres de ton cru, conscient et engagé, ont découvert cette mission hardi, dure, harassante : faire don de soi, s'engager au péril de sa vie pour la justice, le bien-être, cette eau pour tous au lieu du champagne pour quelques-uns.

En cela, nous sommes, comme avec des millions d'autres africains et camerounais, jumeaux. Des mawassa comme disent les Duala, des Fa comme disent les Bamoun. Des mawassa de la lutte pour la justice, la justice sociale, une justice qui se nourrit de vérité. Des Fa de la transparence dans la gestion des affaires de l'Etat, dans la gestion de l'argent public au bénéfice de tous, des plus humbles, de ces déclassés de nos villes et villages, de ces citoyens à qui Lapiro déclamait son Mimba wi.

Ce soir à 18 h 30, au siège d'Amnesty International à Paris,

(72 Boulevard de la Villette. Metro Colonel Fabien), un film sera projeté en ton honneur et pour te soutenir dans la dure épreuve de ton incarcération, aux côtés de preux citoyens, que je considère comme des prisonniers politiques.

Nous serons-là, comme à chaque fois qu'il sera question de lutter pour que vous soyez libres. Libres de penser et d'agir pour le Cameroun et l'Afrique !