La fin d’année et ses manifestations festives approchent à grands pas. Mais en même temps se multiplient déjà des accidents de la circulation semant la mort sur nos principaux axes routiers, endeuillant de nombreuses familles.
Deux exemples déplorables, parmi tant d’autres, illustrent ce constat. Vendredi dernier, un véhicule de tourisme, en excès de vitesse selon les témoins, a dérapé non loin du village Balamba, à 36 kilomètres environ de Bafia, sur l’axe Yaoundé-Bafoussam.
Il a percuté un groupe d’élèves qui venaient de quitter leurs établissements scolaires et arraché la vie à ces six jeunes du CETIC et du lycée de Balamba sur le coup, provoqué des blessures graves sur d’autres.
L’émotion était sans doute très vive chez les camarades de ces élèves, chez leurs parents, voire chez les témoins de l’accident. Six jeunes ont perdu la vie à la fleur de l’âge, brutalement, alors qu’ils mijotaient probablement de joyeux projets pour passer gaiement les fêtes de fin d’année.
La veille, sur le même itinéraire, un bus de transport public est entré en collision avec un camion, entraînant la mort de six passagers sur le lieu de l’accident à Kon Yambetta.
La liste actualisée des accidents de la route n’est pas exhaustive. Toutefois, les deux cas évoqués sont significatifs de la recrudescence des accidents de la route en cette période de fin d’année et de la gravité des conséquences corporelles, sans pour autant négliger les dégâts matériels.
Chaque année, en novembre et en décembre, les conducteurs de véhicules de transport en commun sont sollicités pour effectuer davantage d’allers et retours sur leurs circuits habituels pour contribuer à l’augmentation du chiffre d’affaires de leurs entreprises de transport public.
Il leur arrive d’être fatigués, voire surmenés, mais aussi de dépasser les vitesses prescrites, en conduisant des véhicules en surcharge.
Ce n’est pas leur exclusivité. Le dépassement des vitesses limitées est aussi l’apanage des chauffeurs de véhicules de tourisme.
Les multiples accidents mortels sur les axes Yaoundé-Douala-Bafoussam-Bamenda que l’on déplore depuis des années ont fait tirer peu de leçons de vie aux « chauffards » qui n’hésitent jamais à surfer sur les lignes continues, parfois entre des camions et des bus, à effectuer des dépassements pour ainsi dire à tombeau ouvert.
Ils n’ont conscience ni de la valeur de leur vie, ni encore moins de celles des autres usagers de la route. Ceux qui ont du respect pour la vie admettent avec l’écrivain et homme politique français Malraux qu’ « une vie ce n’est rien, mais rien ne vaut une vie ».
Voici donc venu, plus qu’en toute autre période de l’année, le temps de la prise de conscience individuelle de chaque conducteur d’automobile. Ne fauchez pas les vies, s’il vous plait !
L’appel aux consciences, hélas, n’a jamais suffi pour rendre les hommes vertueux. La peur du gendarme, dit un dicton, est le commencement de la sagesse. Voilà pourquoi, au-delà des dispositions habituelles de sensibilisation et de répression relatives à la sécurité routière, les pouvoirs publics organisent des campagnes spécifiques à l’occasion des fêtes de fin d’année.
Les chiffres rendus publics ces trois dernières années par les services compétents de la police et de la gendarmerie laissent croire qu’il y a une régression des accidents de la circulation. Ceux-ci sont, hélas, de plus en plus mortels.
Par ailleurs, de nombreux accidents de la route sont la résultante tantôt du mauvais état de véhicules dont les visites techniques sont pourtant certifiées, tantôt de l’excès de vitesse malgré les contrôles des radars, tantôt de l’état d’ébriété ou de fatigue des conducteurs.
Tout cela est révélateur de complicités coupables entre d’une part de propriétaires de camions, d’entreprises de transport public, de conducteurs d’automobiles…, d’autre part de certains personnels en charge des services de contrôle de la sécurité routière.
C’est dire que la prise de conscience, le respect des règles du code de la route et la prudence pour la sauvegarde de la vie valent pour nous tous.