Dans un récent « post » à « Cameroon Politics » Nouk Bassomb, toujours intéressant, écrit : Peuple,Un matin, alors que je suis incarcéré à la Brigade Mixte Mobile (BMM), on m'appelle, me fait entrer dans le bureau de Mr. Mouyakan, Abdoulaye Garba, Commissaire Spécial, Directeur de la BMM. J'y suis déjà entré plusieurs fois.
C'est le bureau que Mr. Foshive Mamah utilise pour ses interrogations. Treize (13) hommes sont là, assis en demi-cercle. Celui qui est assis sur le fauteuil de Mr. Mouyakan se lève, me tend la main. C’est un homme petit de taille, frêle.
Je suis Colonel Oumaroudjam Yaya, se présente-t-il, me désigne un fauteuil. Asseyez-vous. Je m'assois. Je regarde autour de moi. Je note qu'il y a six (6) hommes assis à sa droite et six (6) hommes assis à sa gauche. Parmi ceux-ci, je reconnais un seul: Mr. Foshive Mamah, Commissaire Spécial. Je me dis que j'ai ici une occasion unique d'engager treize (13) antidémocrates à la cause de la démocratie. Je reporte mon attention sur Colonel Oumarou Djam. - Je vais être direct avec vous, M. Nouk, me dit-il. J'espère que vous aussi serez direct avec nous. Colonel Djam est très poli. - Vouliez-vous faire un coup d'Etat? me demande-t-il. - Non, je réponds.
Avant qu'il n'ait eu le temps de placer un mot, je continue : - Colonel, je ne suis pas entré dans cette affaire par accident. Je ne fais jamais rien par accident. Je crois à tout ce que je fais. Je crois que la démocratie est une bonne chose pour le pays. Laissez les gens parler. Librement. Laissez les gens aller et venir. Laissez les gens choisir le président librement.
L'indépendance, la liberté, c'est bien pour le pays. Colonel Oumarou Djam Yaya me regarde, ne dit mot, comme s'il m'invitait, silencieusement, à continuer. Je m'approche du bord du fauteuil sur lequel je suis assis. Je sais que je n'ai qu'une occasion pour convaincre. - Colonel, vous tous ici avez l'âge de mon paternel, plus ou moins. Je dis toujours à Mr. Foshive Mamah que vous, mes pères, m'envoyez à l'école avec ces mots: Fiston, va à l'école.
Apprends quelque chose et reviens me dire ce qui est valide. Je reviens vous dire, Laissez les gens parler! Librement! Et vous me jetez en prison? Non. Nous ne voulions pas faire un coup d'Etat. Nous voulons la liberté d'expression, la liberté de réunion, la liberté d'aller et venir, la liberté de choisir nos dirigeants librement...
Je parle de Mr. OumarouDjam Yaya parce que viens de voir ce nom: Général de Corps d'Armée Oumaroudjam dans la liste des généraux de l'armée du Pays du Char des Dieux. Posting de Patriote Nguidjol Albert de l'Article de Robert Ndonkou: L'Armée compte désormais 35 généraux. D'où la question: Colonel Oumaroudjam Yaya a-t-il donc survécu les évènements de 1984? Et, tout ce temps, il a continué à servir Président Biya Mvondo qui décima les Foulbés en 1984?
Dans un de ses derniers messages à la Jeunesse, Président Biya Mvondo demande à la Jeunesse de quitter les réseaux sociaux. En disant cela, Président Biya Mvondo semble ignorer un fait important, nous donnant ainsi la preuve qu'il est, comme toujours, en retard de deux ou trois longueurs.
Peuple, si un évènement advient dans le monde, n'importe où dans le monde, à 9 h du mat, à 9 h 05, c'est à dire seulement cinq (5) minutes plus tard, M. Pa Fru Ndi va nous le dire sur « Cameroon Politics » alors que les résidents de New York le liront sur le New York Times le lendemain matin. Que choisir? Président Biya Mvondo semble ne pas savoir que quiconque veut l'information en temps réel va sur les réseaux sociaux.
Personne ne lit plus les journaux traditionnels pour l’information. C'est pour des choses comme celle-ci que Président Biya Mvondo prouve lui-même qu'il a fait son temps. En plus, malade, très malade, chaque fois qu'on regarde, il est en visite privé en Suisse pour se faire soigner. On voit pourquoi le pays natal ne progresse jamais.
C'est en 1976 que je disais à Colonel Oumarou Djam, Commissaire Spécial Foshive Mamah, et à tout le gouvernement rétrograde, antidémocrate et antidémocratique: « Laissez les gens parler! Mes camarades incarcérés avec moi dans l' « Affaire des Tracts » disaient la même chose: « Laissez les gens parler! » Avec l’affaire de Afrique Media , on s’aperçoit que l’acquisition de cette liberté fondamentale n’est guère... acquise et que le gouvernement rétrograde, antidémocrate et antidémocratique, veut nous emprisonner dans le temps d'avant internet, le « world wide web », l'information en temps réel. Il faut donc continuer la lutte. Ces hommes-là ne sont bons, ni pour le pays natal,ni pour le progrès du pays natal.
« Ha naanò »Très bien, Camarade Nouk. Mais, au sujet d’Afrique Media, les militants politiques progressistes ou révolutionnaires que nous sommes, sommes divisés. Je ne suis pas de ceux qui supportent ce média. Vraiment pas. Loin de me classer dans ceux qui applaudissent sa suspension, je dénonce autant que je peux l'énorme surf manipulatoire auquel se livre ce média dans l'opinion publique camerounaise, pour ne parler que de celle-là.
Pour un pionnier comme toi de la conscientisation politique des masses abruties par l'incessante propagande aliénante du régime, j'ai du mal à comprendre comment les supporters d'AM allient, comme si de rien n'était, le côté éveil des consciences de ses téléspectateurs (documentaires édifiants sur l'impérialisme, le néo-colonialisme, etc.) avec son opposé extrême, récurrent, ravageur, inadmissible pour tout démocrate qui se respecte, celui de l'appel à la quasi-adoration d'un dictateur sans épaisseur aucune comme le Président Biya.
Quand tu écris l'extrait que je mets en exergue ci-dessus et que tu adresses au peuple, voudrais-tu nous faire croire que tu n'as pas entendu une fois, deux fois, dix fois, cent fois, l'ami Banda Kani s'épandre en éloges sur le président Biya ? Ou encore la "chaîne panafricaine" inviter une fois, deux fois, dix fois, cent fois les populations africaines à voter le meilleur patriote et panafricain parmi des dictateurs néocoloniaux que sont Biya, Deby et Obiang ?
Pour moi, le phénomène d'Afrique Média me fait penser à l'époque des régimes se proclamant bruyamment "marxistes-léninistes", avec le cas du Bénin et celui du Congo-B. Les déclamations tonitruantes de ces régimes mettaient en pôle position les "larges masses", "laborieuses" et tout. C'était çà côté cour. Côté jardin, on se foutait pas mal de leur progrès réel puisqu'elles n'étaient bonnes qu'à embrigader.
La configuration manipulatoire est, à peu de chose près, la même à Afrique Média : côté cour, on fait semblant de politiser les masses dans le bon sens, celui du progressisme ou de la révolution; côté jardin, on l'aliène subrepticement, insidieusement en l'incitant à louanger ses bourreaux en chefs, ses présidents qui vivent pour mourir au pouvoir. En quoi donc, camarade Nouk, avançons nous un tant soit peu ?