Pourquoi les chefs de l'Eglise catholique camerounaise, dont certains disent publiquement avoir les preuves que l'évêque de Bafia a été "brutalement" assassiné, ne saisissent-ils pas la justice (président du Tgi de Bafia) d'une plainte contre x pour "assassinat" et se constituent partie civile?
Si la hiérarchie catholique camerounaise recherche vraiment la vérité comme beaucoup de ses ouailles le présument, pourquoi se contente-t-elle de faire les déclarations là où une action judiciaire autonome devant un juridiction criminelle permettrait non seulement de lui donner accès au dossier d'une instruction éventuelle et tous ses éléments via son (ou ses) avocat(s) mais d'engager le cas échéant des expertises nécessaires, autres ou nouvelles tant elle ne semble pas satisfaite des conclusions tirées par le parquet des 3 expertises ayant eu lieu jusque-là, notamment celles des 2, 22 et 29 juin 2017 ?
A la fin est-ce vraiment la vérité qui est recherchée? On peut en effet s'interroger tant que la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (Cenc) se contentera d'exploiter les faiblesses de la communication judiciaire qui font par exemple dire dans un communiqué public du PG du Centre que "le corps a été remis..."!
Là où il s'agissait en réalité de mise à disposition dudit corps. Ou là où elle cite les seuls noms d'experts étrangers pour soutenir son opinion sur "la noyade" comme la "cause probable de la mort" du prélat catholique; alors que, selon nos informations, au moins une des deux équipes d'experts nationaux, celle notamment constituée de médecins légistes assermentés, aurait eu les mêmes conclusions que leurs pairs étrangers.
Clap de fin?
In fine, l'évolution de la communication de l'Eglise catholique qui, à la conclusion de la Conférence des évêques d'Afrique centrale dimanche 16 juillet 2017 à Yaoundé parle plutôt de "mort tragique" là où la Conférence des évêques du Cameroun avait pris l'habitude de parler "d'assassinat" peut être une indication que les certitudes antérieures ne sont plus aussi tranchées.
Et au final la conditionnalité de l'identification préalable exprimée devant les médias par l'administrateur apostolique du diocèse de Bafia avant la prise du corps de son prédécesseur apparait comme une formule convenue pour l'Eglise catholique camerounaise pour se sortir de l'impasse dans laquelle elle se trouvait depuis le second communiqué du procureur général du Centre ne reprenant pas ouvertement sa thèse de "l'assassinat" exprimée dans une communication solennelle du 13 juin 2017.
Car de toutes les façons, il ne serait venu à l'esprit de personne de normal d'imaginer qu'après une telle polémique, un tel corps fut sorti de la morgue pour inhumation sans être identifié.