Les représentants de l’Etat multiplient des bourdes. La dernière en date a eu lieu hier, à Bafia.
La nouvelle fait le tour des réseaux sociaux depuis les premières heures de ce vendredi, 14 juillet 2017. C’est le Recteur de la cathédrale Des Saints Martyrs de Bafia qui l’a rendue public sur sa page facebook, sous la forme d’un communiqué.
Alors que l’abbé Jean-Aimé Amougou s’était absenté pour la journée de jeudi, 13 juillet 2017, des individus portant des uniformes de la police nationale, se sont présentés à la cathédrale en fin de journée. Ils disent travailler pour la Police Judiciaire et demandent à rencontrer l’Administrateur Apostolique.
Ils affirment être là aux fins de lui « faire signer une décharge de réception du corps de Mgr J.-M. B. BALA pour inhumation ». Exactement les mêmes termes que le communiqué du Procureur Jean-Fils Kléber Ntamack, du 04 juillet dernier. Mal leur en prend, c’est un des vicaires qu’ils trouvent sur place.
Celui-ci les éconduit immédiatement. Ils tenteront, par l’intimidation, d’obtenir de lui qu’il signe en lieu et place de Mgr Abraham Kome. Mais c’est peine perdue. Le vicaire leur indiquera qu’ils savent exactement où trouver l’Administrateur Apostolique.
Les présumées officiers de la PJ repartiront les mains vides. Tout au moins pleine d’opprobre mais sans le sésame après lequel courent la justice et la police camerounaises depuis deux semaines : le récépissé de réception du corps de l’évêque de Bafia par l’Eglise catholique qui est au Cameroun.
Un vrai non-sens quand on sais qu’il y a deux jours, la CENC indiquait, dans un communiqué, que le corps ne serait réceptionné qu’après identification. En plus de ce que ce commando policier ne pouvait pas ignorer que le seul interlocuteur de l’Etat du Cameroun dans ce meurtre, c’est la Conférence Épiscopale Nationale du Cameroun (CENC), représentée par son président, Mgr Samuel Kleda.
Cette autre bourde fait donc dire que le système Biya a complètement disjoncté. Elle conforte aussi ceux qui pensent que ce crime, celui de trop, pourrait bien être le dernier d’un système qui a fait le choix d’incarner le mal. C’est également la preuve que la mobilisation populaire et spirituelle porte ses fruits.