Affaire Bala: un médecin contredit la thèse du Procureur

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Sat, 15 Jul 2017 Source: ebugnti.wordpress.com

Une contribution du docteur UM Jean Paul

Bien chers amis,

En ce 13 juillet 2017, soit quarante huit ans après mon arrivée à Mbalmayo où j’ai tout de suite fait la connaissance de l’enfant Jean Marie Benoît BALA et quatorze ans jour pour jour après son ordination comme évêque de Bafia et, quarante cinq jours après sa tragique disparition. en ce jour où les coïncidences des calendriers ont amené les évêques de l’ACERAC à visité Mbalmayo, sa ville d’enfance, il est venu le temps où je dois sortir de ma réserve. En effet, en raison de tout ce que j’ai partagé avec lui depuis si longtemps, je le désigne légitimement comme mon frère et, c’est pour cela que dans la suite de mes exposés, j’appelerai Mgr Jean Marie Benoît BALA par le nom affectueux de JOHN.

Pour être audible cette publication s’articulera sur quatre parties dont les deux premières seront les plus développées. Je serai bref sur les deux autres qui connaîtront un meilleur développement dans mes publications ultérieures.

1- Ma présentation

Je suis camerounais, né à Yaoundé il y a 54 ans et amené par affectation parentale à Mbalmayo le 9 juillet 1969. J’ai fait mes études primaires et secondaires dans cette ville.

Je suis catholique, nourri par les textes du concile Vatican II et particulièrement ce qui touche à la doctrine sociale de l’Eglise.

Je suis médecin en clientèle privée, installé à Mbalmayo, Vice-Président du Comité Départemental de la Croix-Rouge de Nyong et So’o. En raison de cette orientation humanitaire, jusqu’à présent, je ne milite pas pour un parti politique.

Je suis un flegmatique c’est à dire un non émotif, secondaire et actif. Ce caractère m’a valu chez les scouts le nom de Aigle-Lion (Aquileo).

Je jouis d’une excellente santé qui m’a par exemple permis de faire huit kilomètres de jogging ce matin.

Enfin je le répète, JOHN est mon frère.

2- Mes motivations

A- Premièrement

Dans la tradition Beti, les funérailles comprennent outre l’inhumation, trois articulations importantes: Le « Nsil’ Awu », « l’Eswok » et le « Ndwong Awu ». De par ma position, je dois contribuer à « l’Eswok » afin que le » Ndwong Awu » soit crédible, donc constructif.

Une proverbe bantou dit que : » Lorsque deux patriarches se battent longtemps dans la cour, c’est qu’il n’y a pas de sage dans le village ». La cause du décès de JOHN est en ce jour le sujet d’une bataille entre deux institutions. C’est parole contre parole chacune avec ses moyens. Dans ce genre de situation, c’est le peuple, informé de la vérité qui tranche.

Cette affaire fait intervenir magistrats et médecins, deux corps d’élite dans toute société.Son dénouement risque de jeter opprobre sur l’un d’eux. Le peuple est dans la tourmente.

En regardant autour de moi, j’ai constaté que tous les camerounais sans distinction d’obédience religieuse ou morale, de toute origine ethnique, tribale ou géographique se sentent concernés par cette affaire car il s’agit simplement de notre droit de vie dans notre pays.

B- Deuxièmement

Penchons nous un instant sur les deux communiqués qui s’opposent.

Le communiqué des évêques qui sont légitimement partie civile dans cette affaire et ne l’oublions pas, est très difficilement attaquable car ils fondent leur conviction morale (l’expression est très forte de sens) sur le fait difficilement réfutable et contestable que le corps qu’ils ont vus et reconnus au bord de la Sanaga et à la morgue de l’Hôpital Général de Yaoundé comme étant celui de JOHN portait des marques de violence.

Le Procureur Général dans son premier communiqué nous avait bien dit que ce sont eux avec les autorités administratives de Bafia qui avaient identifiés le corps. Nous y apprenons aussi que le corps ne leur avait pas été remis comme le prétend le communiqué attribué au Procureur Général. Dans tous les cas, quel intérêt ont les évêques à prendre le corps alors que le Procureur Général dit lui même n’avoir pas encore bouclé l’enquête. Car si par extraordinaire la thèse de la noyade était accréditée, il faudrait nous donner la preuve qu’il n’aurait pas été drogué et jeté dans l’eau (analyses toxicologiques obligées).

Quant au Procureur Général, a t-il seulement vu lui même le corps de JOHN? Il n’en avait pas nécessairement besoin pour bien faire son travail, charge en étant donnée au Procureur de la République de Bafia et/ou de Monatélé. Il nous parle d’un corps indemne de toute trace de violence après qu’i ait séjourné deux jours dans un cours d’eau bien poissonneux! Admettons qu’il a voulu nous épargner une description macabre.

Nous n’avons pas besoin de nous livrer à des contorsions cérébrales sur la pratique des autopsies, ce sera fait en son temps le cas échéant car, les juristes nous rappellent souvent que la forme donc la procédure l’emporte sur le fond. C’est pour cela que nous allons analyser la procédure telle qu’elle se dégage du communiqué du Procureur Général.

C’est un fait inédit au Cameroun que les Procureurs s’épanchent dans la communication publique de leurs enquêtes. C’est une évolution louable pour autant qu’elle perdure. Ce qui risque de ne pas être le cas en raison du traitement objectif que nous ferons de celle-ci. En effet, il se dégage donc qu’il y a eu une première autopsie dont le rapport n’as pas été communiqué à la partie civile. Qu’on a fait venir des étrangers ( Bravo pour la diligence d’Interpol) pour qu’ils viennent expertiser un corps en se passant de la présence des experts camerounais, de l’Ordre National des Médecins du Cameroun et des autres autorités initialement habilitées à identifier le corps. Aussi, avant de nous poser des questions, nous constatons que le communiqué du Procureur Général est mensonger puisqu’il y annonce avoir posé un acte qu’il n’a pas fait. Rappelons que le mensonge fait le lit du crime. Voici donc les questions auxquelles il faudra bien avoir une réponse pour espérer se mettre sur le chemin de la vérité.

Pourquoi le PG ment-il?

Pourquoi les conclusions des médecins camerounais sont-elles occultées?

Qui a contesté ce rapport?

Comment le PG a t-il motivé la réquisition des experts étrangers?

Pourquoi le PG n’a t-il pas convoqué les personnes habilitées pour identifier le corps que les étrangers ont expertisé?

Pourquoi l’adresse de l’Institut de Pathologie de Berlin est-elle si difficile à trouver?

C- Troisièmement.

Peu de temps après le 2 juin, des messages circulant dans les réseaux sociaux et relayés par les proches de dignitaires du régime ont laisser entendre qu’on pourchasserait tous ceux qui détiendraient les photos du corps de JOHN ou qui échangeraient sur le climat politique du pays ou, de tout ce qui concernerait la Présidence de la République, la Primature, Etc. En clair, dans le pays de la démocratie avancée,on essaye de museler le peuple en répandant la peur et de faire du Cameroun une véritable prison à ciel ouvert. Méthodes surannées, dignes des régimes nazi ou stalinien. Ces imposteurs ne me font pas peur, ils me connaissent et ils le savent.

Des rumeurs persistantes font état d’un tel morguier qui aurait des ennuis, d’un tel autre pêcheur porté disparu, bref que dans cette affaire il vaut mieux n’avoir pas été à coté du corps de JOHN.

L’examen minutieux du communiqué du Procureur Général laisse penser, connaissant l’intelligence et l’expertise du personnage que ce n’est pas lui qui l’a rédigé. Et si c’est lui qui l’a fait en son âme et conscience, nous devons y comprendre plutôt un appel à l’aide. Oui dans les deux cas, ce communiqué expose une âme en détresse.

3- L’objectif poursuivi

L’objectif général de notre action sera la recherche de la vérité sur la mort de JOHN. Comme annoncé plus haut ce sera développé dans la prochaine publication.

4- La méthode et les moyens.

Ils seront adaptés aux objectifs mais l’un des moyens les plus importants sera la création d’un groupe d’abord virtuel puis effectif militant à cette cause.

Merci de m’avoir lu attentivement.

Dr UM Jean Paul

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Auteur: ebugnti.wordpress.com