J'ai appris, sans surprise, que Jean-Bruno Tagne, journaliste professionnel, a été demis de ses fonctions de Directeur général adjoint de la chaîne de télévision Canal 2 International.
Il fallait bien s'y attendre. Fort heureusement, Emmanuel Chatué, laisse tomber le masque. En lisant le communiqué anonyme publié par "la direction" qui justifie maladroitement la censure dont a été victime Bernard Njonga et la note qui démet JBT de ses fonctions, on comprend qu'il ne s'agit ni du non respect des procédures reproché à Jean-Bruno Tagne, ni d'incompatibilité évoqué par Monsieur Chatué.
Selon des indiscrétions, le problème de fond est ailleurs : la direction de Canal 2 ne voulait plus que certaines émissions, parmi lesquelles La Grande Interview, ne soient plus diffusées en direct, mais qu'elles soient préenregistrées, ce qui permet au collège de censeurs mis en place par Monsieur Chatué d'enlever, de censurer les parties ou propos des invités qui compromettent les intérêts de cette chaine de télévision, surtout ceux du régime et de certaines personnalités très haut placés au sein du régime.
Le contenu du communiqué publié le 17 janvier 2018 et immédiatement retiré est révélateur de cette volonté de trier les invités, de "toiletter", mieux de censurer ou d'éliminer avant publication les propos qui gênent. Autrement dit tout le monde n'est pas le bienvenu à Canal 2 International, et même quand quelqu'un - un opposant au régime - a la chance de passer à travers les mailles des tamis que sont le Comité de direction, le comité éditorial, le directeur général, d'être invité, il doit savoir tenir sa langue, sinon ses propos seront censurer.
Le communiqué du 17 janvier est assez explicite "[...] Il a été décidé et de façon unanime par le Comité de Direction qu'avant même le premier contact avec une personne, une personnalité, pour invitation à une émission sur nos antennes, le Comité Editorial et surtout le Directeur Général (Directeur de Publication) devrait en avoir systématiquement information pour avis et accord."
Toujours selon les indiscrétions, Jean-Bruno Tagne dont le contenu de l'une de ses émissions était déjà passé, en son absence, sous les fourches caudines de la censure, a voulu resté professionnel en refusant cette manière de faire qui infantilise le journaliste et dévalorise le travail qu'il abat.
Cette manière de faire positionne désormais Canal 2 International comme une chaine de télévision très dangereuse, broyeuse de la jeunesse et fossoyeuse de talents, plus dangereuse que la CRTV et Vision 4.
Jean-Bruno Tagne n'a plus de choix. Il doit démissionner