Affaire Martinez Zogo: le Tribunal militaire publie de nouveaux détails sur son tableau

Affaire Martinez.png Le Tribunal militaire publie des détails importants sur l'affaire Martinez

Wed, 17 Apr 2024 Source: Moussa Njoya

Comme observé au lendemain de la première audience qui s'est tenue le 25 mars, la deuxième audience qui a eu lieu le 15 avril dernier, a donné lieu à des comptes-rendus, tant de la part des lanceurs d'alerte, que des journalistes et même de la part de certains avocats.

Et comme je l'avais déjà souligné, ces rapports ont été marqués par quelques inexactitudes que je juge assez importantes.

Tout en espérant que ces manquements ont été faits de bonne foi, et ne participent pas d'une machination de manipulation de l'opinion publique, j'aimerais apporter en toute humilité les précisions suivantes :

1- Quand l'on observe le tableau en image 1 :

- Au-dessus, l'on a la composition de la collégialité des juges de l'affaire, suivi de la composition du parquet et du greffe (secrétariat d'audience)

- Sur la première colonne, l'on a la liste des inculpés.

- Sur la deuxième, l'on a leurs différentes qualités. Et là, nous en avons 4 : 10 les militaires (Lt-col = lieutenant colonel ; CAL = Caporal ; MDL = Maréchal de Logis ; AC = Adjudant chef ; ADJT = Adjudant, etc.) ; 3 fonctionnaires de police désignés sous le sigle FP ; et 4 Civils désignés par le vocable CIV.

- Sur la troisième colonne, l'on a les lieux de leur détention : PMY pour Prison militaire de Yaoundé et PPY pour Prison principale de Yaoundé.

- Et sur la quatrième, l'on a la liste des avocats, sans distinction de clients.

2- S'agissant justement de la détention, il convient de préciser que dans le cadre de l'affaire Martinez Zogo, BRUNO BIDJANG comparaît libre, comme mentionné dans l'ordonnance de renvoi du juge d'instruction. C'est pour cela que sur l'image 2, vous pouvez voir la mention DPAC qui veut dire "Détenu pour autre cause", car en effet il est détenu uniquement dans le cadre de son affaire de "propagation de fausses nouvelles", suite à sa vidéo sur l'augmentation des prix du carburant.

3- Contrairement a ce qui a été affirmé par certains, Me Tchoungang Charles n'a jamais dit que le corps qui se trouve à la morgue n'est pas celui de Martinez Zogo.

C'est juste, suite à la présentation par Me Nkenmoe d'une photocopie de CNI appartenant au défunt et délivrée en 2015, l'ancien bâtonnier de l'ordre des avocats a demander qu'on s'entende une fois pour toute sur l'identité du défunt : soit Martinez Zogo, soit Mbani Zogo Arsène Salomon.

Une question à laquelle le tribunal a répondu lors de la dernière audience en faisant savoir que le moi Camerounaise permet de désigner une personne par son nom ou son pseudonyme. Ainsi, Martinez Zogo ou Mbani Zogo, c'est la même et unique personne.

4- Dans le même sillage, Me Tchoungang avait décrié que sur la base du nom de père ou du mari figurant sur les actes de naissance de certains enfants et sur l'acte de mariage d'une des femmes se revendiquant comme étant son épouse, ceux ci apparaissaient comme des faux apparents, car Martinez Zogo n'était pas le nom de la victime.

Par contre, il ne s'en est jamais pris à Diane Zogo personnellement.

À cela, le tribunal a répondu que seule une procédure ultérieure en "inscription en faux" pour établir le caractère frauduleux de ces actes ou pas !

5- Il faut préciser que dans cette affaire il y a deux parties des ayants droit, menées par deux femmes qui se présentent comme étant des épouses légitimes de Martinez Zogo, présentant chacune un acte de mariage sous la forme monogamique.

Toute chose que le Commissariat du gouvernement a soulevée pour expliquer sa difficulté jusqu'à présent à établir une liste fixe des ayants droit.

Une question à laquelle seul un tribunal civil répondra plus tard.

6- Ce n'est pas Me Assira qui s'est constitué avocat de la DGRE, mais c'est la DGRE qui l'a constitué, et a à cet effet envoyé une lettre au président du tribunal militaire de Yaoundé le 15 mars 2024.

Cependant, suite aux débats, le tribunal a décidé que la DGRE ne pouvait pas se constituer partie civile dans cette affaire, mais sera plutôt tenue civilement responsable de la mort de Martinez Zogo.

7- Les avocats de Eko Eko n'ont jamais demandé le huis clos. Bien au contraire, ils exigeaient la télédiffusion du procès.

C'est Me Mbuny, l'avocat de Justine Danwe, qui au prétexte de la détention par son client des secrets d'État, qui demandait le huis clos partiel.

Il va se rétracter plus tard face à la position de la DGRE qui voulait le procès public.

Lors delà dernière audience le tribunal a pris acte de cette rétractation. Donc, le procès sera en principe public.

Voici pour l'instant, quelques précisions qui me semblent utiles à apporter !

Auteur: Moussa Njoya