Dans une tribune publiée ce jeudi 12 mai, le président de l'AFP, Cyrille Sam Mbaka est revenu sur l'affaire de l'exclusion définitive du prof Pascal Nyamding Messanga du RDPC. Selon l'homme politique, Messanga aimait son parti et jouait un rôle que beaucoup n'ont pas compris. Il met également en garde le RDPC contre un retour de flammes pour cette exclusion. Ci-dessous, la tribune de Sam Mbaka.
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"Messanga Nyamding est un homme blessé. Dans son orgueil et dans ses certitudes. Pas dans ses convictions. Les coups les plus rudes ont été portés par les membres de sa propre famille politique. Preuve de la déliquescence de ce parti dit majoritaire.
Le fruit pourri toujours de l’intérieur.
Le Pr Pascal Charlemagne Messanga Nyamding a un genoux à terre. Mais il n’est pas à terre. Attention au retour de flamme. Nous nous souvenons tous de ses mises en garde. De ses invectives. Toujours plus accusatrices. Toujours plus virulentes. Toujours étayées. Circonstanciées. Les mots mordants d’un écorché vif.
Messanga Nyamding aura été le plus farouche défenseur de son parti. Malgré les apparences, il servait de paravent.
Les coups qu’il portait ne prouvaient-ils pas à suffisance que son parti acceptait le débat d’idées...Il aura également été le thuriféraire patenté de son seul maître à penser, le président Paul Biya.
En même temps, Nyamding Messanga est celui qui aura le mieux décrit les bassesses et les turpitudes du RDPC. Les dérives de ses dirigeants.
Le RDPC, un grand corps malade et poly-fracturé. Agrippé à ses prébendes et à ses privilèges jusqu’à l’aveuglement.
Le précipice est proche.
Le FMI va bientôt siffler la fin des ripailles et des excès en tout genre.
Peut-on faire taire un lanceur d’alerte?
Messanga Nyamding s’est-il brulé les ailes à force de tirer la sonnette d’alarme?
Ses adversaires les plus déterminés au sein du RDPC et dans les allées du pouvoir ont donc décidé de le faire taire. Peut-on museler un Nyamding Messanga?
Exclu du parti, Messanga Nyamding n’est pas moins redoutable.
La discipline du parti l’obligeait parfois à retenir ses coups et à une certaine mesure. Désormais il s’en trouve délié. Plus rien ne le retient. La digue est rompue. Le torrent pourrait se déverser et déferler. En l’écartant, ses adversaires sont convaincus d’avoir instauré un climat sédatif au sein de leur parti.
Ils parient sans doute que la peur va s’installer. Que les langues ne vont plus se délier. Et qu’ils pourront poursuivre leurs combines et leurs basses besognes à l’abri des vociférations d’un lanceur d’alerte. Pour combien de temps?"