Affaire Ramon Cotta : 'ne faites pas un combat que vous ne pouvez pas tenir jusqu'à la fin'

Zang Jorel se désole de comment a fini Ramon Cotta. Dans un texte publié sur les réseaux sociaux, il déconseille à quiconque de ne pas entamer un combat s’il sait qu’il n’ira pas au bout.

Je ne sais pas ce qui est le plus honteux dans cette vidéo de Ramon Cotta. Le fait qu'on l'humilie de cette manière après l'avoir livré aux autorités camerounaises. Ou alors le fait qu'il puisse demander des excuses aux autorités camerounaises en pleurant tout en faisant désormais l'attalaku et les louanges au président de la république du Cameroun qu'il qualifie désormais de "mon père", "le père de la nation", etc.

Vous êtes nombreux à m'avoir interpellé à ce sujet et à m'envoyer des vidéos et posts sur lui et j'ai pris du temps pour réagir, car je m'attendais à voir sa réaction à lui avant de me prononcer. Maintenant, sa réaction me fait davantage avoir du respect pour les prisonniers politiques (militants et sympathisants du MRC) du Cameroun car je me rends une fois de plus à l'évidence que les véritables combattants sont en fait eux et non nous autres qui sommes loin du Cameroun.

En effet, c'est très facile pour nous qui sommes loin du pays de critiquer vertement nos dirigeants, car nous sommes loin du choc. Nous avons une liberté que nos compatriotes sur place n'ont pas du tout et du coup, nous ne pouvons pas leur reprocher ce que nous-mêmes n'avons pas été capables de faire quand nous étions au Cameroun.

C'est conscient de cette vérité que j'ai fini par conclure que ça ne sert à rien de se battre pour le peuple camerounais, car le jour où ce peuple va estimer qu'il a un problème avec ses gouvernants et qu'il a véritablement besoin de changer les choses, il le fera sans l'accord de personne.

On va tous se réveiller un matin et constater que ce peuple a pris son destin en main. Cela pourra se faire depuis l'intérieur de la sardine elle-même (car entre eux, ce n'est pas la bonne entente) comme depuis l'extérieur mais ça se fera un jour. Donc moi je me contente désormais de regarder et d'observer tout en dénonçant ce qui à mon sens est tout sauf normal comme cette extradition.

Pour revenir au cas Cotta, je voudrais tout simplement dire que n'entrons pas dans un combat si on est pas sûr d'aller jusqu'au bout. Ce n'est pas du tout une obligation de lutter contre la sardine mais si vous décidez de le faire, soyez prêts à perdre des plumes en chemin mais surtout sachez que vous devez aller jusqu'au bout, y compris au péril de votre vie.

C'est ça le sens réel de cette lutte, notre vie n'est plus qu'éphémère. Quand vous voyez les prisonniers politiques, ce sont pour la majorité des personnes qui sont prêtes à mourir pour leur combat car leurs idéaux politiques sont tellement ancrés et forts en eux que leur vie n'est qu'un simple détail à leurs yeux.

M. Cotta a fait ce qu'il a semblé juste de faire en dénonçant, mais aujourd'hui il change de discours parce qu'il a été interpellé. Sûrement la peur du retour et c'est humain mais un combattant est tout sauf "humain". J'espère qu'il pourra s'en sortir avec les excuses qu'il a faites dans cette vidéo tout en dénonçant son arrestation, car c'est honteux qu'on puisse encore extrader une personne juste à cause de ses dénonciations. Et après on se dit être une démocratie ?

C'est une blague. À madame l'ambassadrice du Cameroun au Gabon, j'espère que vous aurez une promotion avec cela. Mon respect aux prisonniers politiques, militants et sympathisants du MRC. Ne faites pas un combat que vous ne pouvez pas tenir jusqu'à la fin…