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Affaire des 06 militaires de HELIOS envoyés à Kondengui : voici ce qui s’est réellement passé

Il y a eu vol de coffre-fort au service HELIOS à Yaoundé

Lun., 22 Nov. 2021 Source: BORIS BERTOLT

C'est une affaire qui fait grand bruit au sein de la "grande muette". 06 militaires au service HELIOS à Yaoundé séjournent depuis quelques jours à la prison centrale de Kondengui après un passage dans les cellules du SED. Ils sont accusés d'avoir volé le coffre-fort de leur service. Selon les confidences du lanceur d'alertes Boris Bertolt, à Kondengui, "ils sont répartis dans les quartiers avec les terroristes de Boko Haram, les combattants sécessionnistes de la crise anglophone et d’autres hors la loi".

Dans la nuit du 03 au 04 octobre 2021, il y a eu vol de coffre-fort au service HELIOS à Yaoundé. Le commandant, chef dudit service, a directement commencé à indexer des éléments de garde.

Le lundi, jour où il a constaté le vol, il a déclaré que par des moyens légaux et des moyens illégaux, il va envoyer des militaires à Kondengui et les déshabiller. C’est ainsi que le 08 octobre 2021, il envoyé huit (08) militaires au SED. Leurs téléphones ont été saisis et ils ont été enfermés sans réquisition.

Le 13 octobre, il a fait enfermer trois (03) autres. Le 21 octobre, il a encore enfermé trois (03) autres et fait libérer deux de la vague du 08. Tous les autres ont également été libérés plus tard, ne laissant que les huit (08) premiers au SED. Ils affirment n’avoir vu ni le bureau, ni le coffre-fort volé.

L’enquête suivait son cours mais à chaque fois, les enquêteurs rendaient compte au commandant de toutes leurs avancées. Il aurait d’ailleurs donné de l’argent à ceux-ci et à la justice pour incriminer les militaires. En effet, lors d’un échange avec un enquêteur alors que les militaires étaient allés signer l'attestation de garde à vue, il a déclaré qu’il fera libérer cinq militaires et fera enfoncer trois autres.

Les militaires ont passé deux mois et six jours au SED. Ils ont enquêté ; ils ont fouillé les domiciles, vérifié les comptes bancaires, fouillé les téléphones, mais ils n’ont rien trouvé pouvant les incriminer.

Le lundi 08 novembre, deux militaires dont le chef de poste de la nuit de garde concernée, ont été libérés suite à un coup de fil.

Vendredi le 12 novembre, ils ont été transportés au tribunal militaire. Ils n’ont vu ni le procureur, ni le substitut, on ne leur a rien demandé. Ils ont été simplement envoyés chez le juge d’instruction avec un message pour exécution d’envoyer cinq militaires à Kondengui et libérer le dernier. Le juge d’instruction a appelé la personne qui avait envoyé l’instruction et a posé la question : « Pourquoi vous m’envoyez cinq militaires en demandant qu’on les envoie à Kondengui sans preuves ? ». Il a également demandé à la personne de venir au tribunal.

Elle n’est pas venue mais a plutôt appelé une autre personne. Cette dernière a rappelé le juge d’instruction à son tour pour confirmer le message qu’il a reçu. C’est ainsi que les cinq militaires ont été transportés à la prison centrale de Kondengui vers 03h dans la nuit du vendredi 12 au samedi 13 novembre. Le dernier militaire a été libéré au tribunal militaire.

Depuis lors, ces militaires sont à Kondengui. Ils sont répartis dans les quartiers avec les terroristes de Boko Haram, les combattants sécessionnistes de la crise anglophone et d’autres hors la loi.

Avant de les faire transporter, le juge d’instruction a demandé s’ils ne pouvaient pas être enfermés dans une prison militaire mais le commandant a opposé un refus.

Auteur: BORIS BERTOLT