Affaire du maire de Sangmélima: les manœuvres de Mvondo Ayolo au TCS

Ayolo Mvondo Cameroun Ambassadeur André Noel Essiane aurait été libéré sous l'ordre de la Présidence

Thu, 9 Aug 2018 Source: camer.be

Le maire de la commune, chef-lieu du Dja et Lobo, département natal du chef de l’Etat, président de la République dans des sales draps.

André Noel Essiane, qui trône à la tête de la commune de Sangmélima, depuis une dizaine d’années, a été régulièrement convoqué ces derniers mois au TCS. Qu’est ce qui peut avoir expliqué la garde à vue du maire de Sangmélima, un jeudi, plutôt qu'un vendredi ? Ce n'est pas un fait anodin. Il s'agissait de faire mousser l'affaire pendant la journée ouvrable du vendredi, au besoin regarder se déployer les gorges chaudes, l'onde de choc que cela allait provoquer.

Voir les agitateurs des consciences faire dans la surenchère et alimenter les médias, avec de l'intox, l'invective et des allusions malencontreuses. L'interpellation du Maire qui pouvait être suivie de son déferrement à la maison d'arrêt de Kondengui intervenait dans un mauvais moment. Derrière, il y a un message qu'il fallait décoder. En politique, à la porte de l'élection présidentielle, des actes significatifs comme ceux-là, ne sont pas le fait du hasard. Fait grave et curieux surtout, le poisson ainsi pêché est du "fleuve" départemental du président de la République Paul Biya, définitivement en course pour une nouvelle réélection. Vigilance et décryptage dans la grille de lecture et d'interprétation.

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Dans le département natal du président de la République, Paul Biya, principalement dans la ville de Sangmélima, la détention en cellule du maire a retenti comme une volonté de déstabiliser le camp du chef de l’Etat ; une stratégie de nuisance tendant à diviser son « bétail » électoral et sa famille politique. Faire prendre le maire de Sang jeudi, le faire dormir dans une cellule du TCS, suggère deux types de lecture.

André Noël Essiane est dans le purgatoire, le temps de la surchauffe dans les médias, les réseaux sociaux, le temps de la prise d'une décision: Au finish, soit il retourne à son domicile ou, il est placé sous mandat de dépôt à Kondengui. Une forte charge de pression a été exercée sur le président de la République Paul Biya dont c'est quand même le maire de la commune phare de son département natal. Envoyer, ou laisser aller André N. Essiane en prison est un autre message à la veille de la prochaine élection présidentielle.

Samuel Mvondo Ayolo à la manœuvre

Plusieurs maires dans la situation d’André N. Essiane, convoqués au TCS, n’ont pas connu la même chance ; ni la même implication de la présidence de la République. A titre d’illustration, le maire de Ntui, est allé déférer à une simple convocation en rapport avec une dénonciation de détournement d’un de ses adjoints, il n’est jamais rentré dans son domicile. Un an passé en prison avant d’être élargi pour des faits non établis. Pour le cas du maire de Sangmélima, le président de la République s’est impliqué et a demandé à voir clair dans le dossier.

Le directeur du cabinet civil, Samuel Mvondo Ayolo a voulu se rassurer si, ce n’est pas l'Etat de mafia qui a tenté de broyer le maire de Sangmélima André Noel Essiane. Le directeur du cabinet civil, aurait « négocié » pour sa libération. Placer André Noël Essiane sous mandat de dépôt à la maison d'arrêt de Kondengui, aurait laissé circuler l’option que le président de la République Paul Biya aurait donné son « Okay ».

Or, l’homme d’Etoudi, en période sensible n’accepte pas se tirer une balle sur la cheville en concédant à des actes d’antijeu, les tacles irréguliers et la discorde dans ses rangs et au sein de ses troupes. Selon nos sources, le président de la République a conseillé à sa base, la trêve des conflits. « Au moment où la région du pays organisateur est en précampagne pour cette échéance électorale imminente, pouvait-on laisser A.N.E. aller séjourner à la 11ème région? », s’interroge le sociologue Serge Aimé Bikoi.

Loin d’être classée, cette affaire étale dans toutes ses laideurs, la délinquance sénile, l'émiettement, la déliquescence et l'état de barbarie à visage humain, d'un État de mafia, dans lequel des groupuscules d'individus, par leurs agissements et dérapages contrôlés, se sont accaparés l'Etat nation, gèrent les affaires publiques, par procuration.

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Rendu à la fin du septennat conquis en 2011, Paul Biya qui a mis le cap sur une réélection en 2018, affiche-t-il, à l’instar d’un serpent qui fait sa desquamation, le visage d’un homme requinqué, fringant ; un chef d’Etat qui fait étalage d’une volonté de reprise en main des choses.

Se sachant jusqu’ici, « otage » d’une autocratie capturée par la « politique du ventre », conscient que l’échéance électorale de 2018, pourrait être son dernier « contrat social » avec le peuple camerounais, le président de la République, Paul Biya, entend capitaliser cette dernière « chance en or ».

Auteur: camer.be