Jean Pierre Amougou Belinga aurait profité de ce détournement qui a duré plus de 10 ans
Pour comprendre pourquoi Jean Pierre Amougou Belinga est un homme parti de rien il y a 20 ans pour devenir multimilliardaire, pour comprendre pourquoi son groupe de presse, le groupe l’Anecdote (journal L’Anecdote, Satellite FM, Vision4) constitue un ilôt de prospérité et de luxe dans un océan médiatique camerounais où la précarité est favorisée par le contexte politico-économique, il faut sans nul doute aller chercher dans l’activisme de son épouse, la magistrate Sarah Itambi Amougou, autour de l’incarcération d’Emmanuel Leubou, l’ancien chef de la cellule informatique de la Direction des dépense des pensions et du personnel au ministère des Finances.
En effet, l’avocate générale près la Cour suprême ne peut pas avoir commandité l’arrestation d’Emmanuel Leubou sans être impliquée, grâce à sa sœur Madame Leufang du service des oppositions de la direction du Trésor, dans le réseau mafieux d’avances de solde fictives entretenue par cette dernière au ministère des Finances et contre lequel Leubou a livré un combat acharné.
Ce mécanisme frauduleux de détournements de deniers publics permet à des hauts fonctionnaires de la présidence, du Premier Ministère, à des ministres, directeurs généraux de société, des policiers, gendarmes et militaires tout grade confondu de s’en tirer avec des millions de FCFA de salaires par mois.
Il y a quelques semaines, des patrons d’organes de presse tels que La Nouvelle Expression, Le Jour, Mutations, Canal2, Equinoxe ainsi que des journalistes exerçant ou ayant exercé au sein de ces entreprises de presse dont Mimi Mefo étaient accusés par des faux profils Facebook d’avoir, grâce aux bons soins d’Emmanuel Leubou, touché des salaires à partir de matricules fictifs alors que leurs noms ne figuraient pas sur le fichier solde de l’Etat. Au regard de l’implication de l’épouse de Jean Pierre Amougou Belinga dans cette maffia sicilienne, il est aisé de comprendre qui était derrière ces attaques vis-à-vis des confrères.
Si le Tribunal criminel spécial (TCS) est vraiment indépendant et non cet instrument au service d’un groupe occulte et mafieux qui veut s’éterniser au pouvoir et préserver ses privilèges mal acquis, le chef du Corps spécialisé des officiers de police judiciaire dudit tribunal, commissaire Oko’o Petis, doit faire auditionner madame Sarah Amougou Belinga sur son activisme autour de l’affaire Emmanuel Leubou, si ce n’est pas le bénéfice que son homme d’affaires de mari en tire qui la pousse à s’agiter autour de cette affaire.
Commissaire Oko’o Petis et ses fins limiers doivent également retracer l’origine de la fortune colossale et subite de Jean Pierre Amougou Belinga car il est inimaginable que dans un contexte où les patrons de presse broient du noir à cause de la rareté de la publicité, des factures impayés au Trésor, au groupe l’Anecdote, on roule carosse, on construit des maisons au personnel, bref on vit dans un luxe insolent. Vivement que Madame Leufang puisse ouvrir son sac lundi au TCS et parler. Les Camerounais veulent la vérité et surtout la justice.