'African lives don't matter : ce que dévoile l'infirmière de Victor Fotso'

Christelle Nadia Fotso écris encore une tribuen à propos du décès de son père

Mon, 18 Oct 2021 Source: Nadia Fotso

Dans une tribune publiée tôt ce matin du lundi 18 octobre, Christelle Nadia Fotso, la fille de feu Victor Fotso fait (encore) une série de révélations sur les conditions de la mort de son père à l'hôpital américains de Paris.

Ci-dessous la tribune

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"Ma raison principale d'attaquer l'Hôpital Américain de Paris en justice est qu'il a joué avec la santé de mon père. Il l'a fait non seulement durant sa dernière hospitalisation mais depuis des décennies en montrant ainsi que pour eux, sa vie ne méritait pas la même attention, les mêmes soins et surtout la même considération que celle de patients moins exotiques.

Si son prénom et son nom au lieu d'être Victor Fotso avait été Vincent Bolloré, la sonnette d'alarme aurait été tirée et il n'y aurait pas eu cette tragédie ubuesque où l'on laisse jouer à la roulette russe avec l'existence d'un vieil homme qui sait qu'il n'est en sécurité nulle part.

Lorsqu'il s'agit de riches Africains, l'Hôpital Américain de Paris s'africanise...fermer les yeux en sachant que la France, l’Afrique, tout le monde fera table rase ,pour user de l'expression salace regorgeant d'autosatisfaction d'un Wandafulkistanais heureux comme un parasite dans la crasse, en banalisant le mal. La vie des Africains n'a pas grande importance et même si elle est celle d'un homme qui a tant fait en partant de rien, elle a un prix qui montre qu'on peut la jeter.

Les premiers à le confirmer sont les Camerounais qui avec un auto-racisme autant affligeant que sidérant offrent à tout bourreau d'un de leurs d'excellentes excuses : il avait assez vécu.. il n'était pas un saint...c'était un Sardinard... il a cherché il a trouvé... il était polygame.. il n'avait qu'à mieux s'organiser... tout est vanité, et surtout, c'est dieu qui l'a voulu ! Les Camerounais sont avec eux-mêmes comme ils accusent les Français d'être avec les Africains en France et en Afrique.

Je me rappelle ce que me disait l'Ambassadeur d'Afrique du Sud dans un pays européen sur la douleur et la solidarité qu'elle ressentait automatiquement chaque fois que la police traquait des sans-papiers dans les rues.

L'Apartheid lui avait appris que justifier la barbarie pour certains africains la justifiait pour tous quels que soient leur statut social, leur bagage intellectuel et leur probité.

L'infirmière de Fotso Victor confirme qu'elle était aux ordres de Je la dis que qui avait mis la main basse sur la santé de son père. Elle décidait de tout, si et quand voir le médecin, hospitaliser ou pas, voyager, prendre, jouer avec la santé de son père selon ses intérêts. Fotso était forcé à prendre des médicaments sans trop souvent savoir quoi et pourquoi. Le plus important était l'avis de Je la dis que et non des médecins.

L'infirmière affirme également que le Dernier Bamiléké était épuisé, déprimé terrorisé et aux aguets. Il fallait le doper, le contrôler et parfois même le menacer en lui montrant bien qu'il n'avait pas le choix et qu il pouvait être lâché par sa fille, son parti et son pays. Victor Fotso n'était pas un malade facile. Il vivait avec la peur constante d'être empoisonné, de prendre les mauvais médicaments Il sentait bien que l'emprise était parfois inexpliquée et inexplicable. Lui qui avait toujours été très discipliné, se retrouvait à faire et dire n'importe quoi... Il lui arrivait de se révolter mais tout de suite, on lui rappelait qu'il était dépendant particulièrement en France où il n'avait plus de repères : comment se déplacer ? Comment trouver l'argent puisqu'on lui avait pris ses cartes de crédit ? Qui appeler au secours sans créer un scandale qui influencerait négativement Etoudi ?

Enfin, il y a ce que cette infirmière dit sur le dernier voyage de Fotso au Cameron, pour faire campagne alors que son médecin lui dit qu'il peut mourir dans l'avion..Mon père voyage parce que Je la dis que l'exige. Il ne tient même pas une semaine au Cameroun avant de rentrer en France pour mourir près d'un mois plus tard. Fotso Victor était sans famille, sans parti, apatride et seul face à une machine infernale qui utilisait toutes ses faiblesses et ses peurs pour lui montrer qu'il était le jouet de la plus inculte et de la plus monstrueuse de ses enfants.

En une phrase, l'Hôpital Américain de Paris ne peut pas échapper à ses responsabilités qui ne sont ici pas que morales mais légales. Sa réputation presque autant que son statut lui ôte l'excuse de l'incompétence et de l'irresponsabilité. Mon action est basée sur un principe très simple, celui de l'égalité de tous même des vieux nègres devant la loi. On n'offre pas aux Africains des traitements adaptés aux rabais alors qu'ils sont là pour se protéger d'environnements chaotiques et sans justice, se soigner, mourir dignement sans prédation à l'abri des vautours.

A Neuilly, les auteurs étaient partout et ont tout contrôlé. Victor Fotso est mort dans un des plus grands hôpitaux de Paris d'une manière si abracadabrante qu'elle montre que la vie des noires n'a de valeur que lorsqu'elles sont américaines.

Parce que je suis la mère de mon père, je fais le choix de mettre l'Hôpital Américain devant ses responsabilités qui sont ici déterminantes. Ce n'est pas qu'une question de sentiments. Le droit est plus fort que tout!"

Auteur: Nadia Fotso