Agbor Balla, le nouvel homme fort de l'opposition camerounaise

Agbor Balla Homme Fort La balance de la légitimité de ce leader révèlera son doigte politique

Mon, 25 Sep 2017 Source: Patrice Nganang

Il y'a un an exactement, il était un activiste invisible. De ceux-là qui prenaient des photos Facebookables pour le mouvement compose autour de Kah Walla. Aujourd'hui, après son discours historique du 24 septembre à l'église à Buea, discours salue unanimement, il est dorénavant important de dire qu'en Agbor Balla nous avons une personnalité politique. Leader d'un vrai mouvement populaire. Avant il était une personnalité syndicale, CAD. Le président d'un syndicat d'avocat régional, avec lequel il a lancé ce qui est devenu aujourd'hui le mouvement non-violent le plus important de toute l'histoire de notre pays.

Ses références sont claires - il cite Martin Luther King, lui aussi leader a ses début d'une coalition vraiment régionale, et même dans sa manière, se modelé sur celui-ci. Cela voudrait donc dire qu'il ouvre un espace inédit dans la scène politique camerounaise, un espace jusqu'ici laisse vacant, qui est celui de la société civile. N'oublions pas que Martin Luther King n'a jamais été candidat a une élection présidentielle dans son pays, les USA, ni d'ailleurs son modelé en Inde, Ghandi. C'est vrai, si Balla était francophone, il constituerait immédiatement un parti politique et se déclarerait candidat à l'élection présidentielle, chemin que Kah Walla a suivi avant lui, chemin très malheureux, très malheureux, je dirai, de la manœuvre entre Cameroon O'Bosso et le CPP, chemin que suit également Bernard Njonga, manœuvrant entre l'ACDIC et son parti politique, le CRAC. Et avant eux, des gens comme Djeukam Tchameni avec son NDI post-Cap Liberté et que personne d'autre que lui ne connait, parce que chemin logique du 0,01% à l'élection présidentielle tyrannique dans laquelle il mène.

Mais la politisation de la société civile, fut-elle seulement anglophone, a besoin d'un mouvement populaire. Celui-ci, comme nous voyons tous, dans la zone anglophone, est porte par le peuple certes, mais mis en branle par les indépendantistes ambazoniens. L'arrestation d'Agbor Balla a révèle la symbiose de son action avec ceux-ci, car il a alors confie l'intérim de la présidence du Consortium dont il est le président, autant à Tapang Ivo Tanku, qu'a Mark Bareta, qui de fait ont mené la barque de son organisation pendant les huit mois de son inactivité involontaire, sans parler de Tassang qui, lui aussi en exil a fait de même. Ici se révèle ainsi une nébuleuse qui ne pourrait que se situer à gauche d'Agbor Balla, lui qui est base au pays, et est pour le fédéralisme.

Une nébuleuse d'associations dont les demandes vont de l'indépendance progressive, à l'indépendance immédiate, de la non-violence à la lutte armée. Une nébuleuse qui comporte même déjà un président auto-désigne, le leader du SCACUF, indépendantiste, Ayuk Tabe base à l'étranger. Une nébuleuse qui comporte aussi des députes démissionnaires comme Joseph Wirba. Tout leader a à gérer les énergies contradictoires de sa gauche qui, au fond, lui donnent sa légitimité. Il en était ainsi de Martin Luther King, qui n'aurait rien pu faire au fond, sans l'énergie des jeunes autour de lui réunis d'abord dans la coalition des étudiants non-violents, et puis dans le Black Power avec des gens comme Stockeley Carmichael, et même sans un Malcolm X a son extrême gauche. Il en est de même aussi de Ghandi, tout comme de Mandela, et même de Yassir Arafat avec le Hamas. La balance de la légitimité de ce leader révèlera son doigte politique, montrera s'il est l'homme d'Etat dont nous avons besoin pour porter le changement. Mais l'erreur serait de croire que sa légitimité vient des Francophones qui l'embrassent après avoir demandé publiquement sa condamnation à mort afin que 'justice suive son cours.'

Trop embrasser les Francophones marquerait au fond la fin de sa carrière politique à peine commencée. Biya en premier. Piège de la Tripartite.

Auteur: Patrice Nganang