Il était le tout-puissant ministre de la Défense du Cameroun. Il se retrouve avec le portefeuille des Transports.
Ce n’est pas une chute. Plutôt un coup de mou, voire un coup d’arrêt dans une ascension qui paraissait irrésistible. Par quelque bout que l’on prenne le « réaménagement » du gouvernement auquel a procédé Paul Biya, le président camerounais, le 2 octobre, Alain Edgar Mébé Ngo’o, 58 ans, en est le grand perdant. Le flamboyant ministre de la Défense a été muté aux Transports. Une « gifle », selon les textos de ses nombreux détracteurs sitôt achevée la lecture à la radio du décret couperet.
Les commentateurs avaient pourtant du grain à moudre : une dizaine de ministres ont pris la porte. Qu’importe, on ne parle que de lui. On moque sa rétrogradation au « ministère des motos-taxis » et on lui prédit un enfer à cause du canard boiteux Camair-Co, la compagnie aérienne nationale, superendettée.
Selon les exégètes de la méthode Biya, lorsqu’une star du gouvernement, qui rêvait du secrétariat général de la présidence – pour parachever sa stature de dauphin – atterrit aux Transports, c’est qu’il n’est plus intouchable. En clair, il est poussé vers la sortie. Par la petite porte.