Le chef de l’Etat, Paul Biya, a dépêché du 11 au 20 juillet dernier, une mission aux USA plus précisément à New York et à Washington DC. La mission était constituée de Dion Ngute, ministre chargé de mission à la présidence de la République, de Paul Ghogomu, directeur du Cabinet civil au Premier Ministère, de Felix Mbayu, ministre délégué auprès du ministère des Relations extérieures en charge des relations avec le Commonwealth, Njimon Oumarou, directeur des affaires arabes et américaines au ministère des Relations extérieures et Eyema Olinga Suzanne épouse Ewoussi en service à la présidence de la République.
D’après le rapport y relatif adressé au président de la République, cette mission avait pour objectif de rencontrer les autorités américaines ainsi que le Conseil de sécurité des Nations Unies afin de donner la version gouvernementale de la crise dans le British Southern Cameroon. La mission a même réussi à faire mentir le Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres, comme quoi la violence exercée sur des populations civiles au Southern Cameroons par l’armée camerounaise est une réaction de cette dernière à la provocation des populations. Si le SG de l’ONU a vraiment tenu de tels propos contenus dans le rapport de mission, alors c’est grave, très très grave. Cette mission avait également pour but de former un groupe de pression constitué d’anglophones de la diaspora qui devaient contrecarrer celui favorable à l’indépendance du British Southern Cameroon.
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Le rapport de mission restitue-t-il fidèlement les dires d’Antonio Guterres ? Difficile pour l’instant de répondre à cette question. Toujours est-il que le séjour de ce personnel de l’Etat aux Etats-Unis ne semble pas avoir connu le succès escompté dans la mesure où le 25 juillet dernier, la Commission des droits de l’homme des Nations Unies faisait état des violations massives des droits humains dans le Southern Cameroon et s’indignait du refus des autorités camerounaises de lui laisser l’accès à ce territoire pour en avoir le cœur net. Bien plus, Me Fuh Atanba alias Mama Ambazonia, une avocate exilée politique aux USA depuis plus de 20 ans a pu obtenir quelques jours auparavant du Conseil de sécurité des Nations Unies que celui-ci saisisse la Cour pénale internationale en vue des poursuites judiciaires contre Paul Biya pour crimes contre l’humanité dans le Southern Cameroon.
S’agissant de la création des groupes de pression favorable au gouvernement en place, il est difficile de jurer du succès d’une telle initiative car le combat pour l’indépendance totale du Southern Cameroon est devenu une affaire du peuple et non d’un groupe d’individus. D’après des sources dignes de foi, la plupart sinon 95% des élites anglophones au sein de l’appareil de l’Etat, des militaires anglophones se montrent de plus en plus favorables à l’indépendance de ce territoire. De plus, non seulement dans pas mal de familles au Southern Cameroon, on ne jure plus que par l’hymne de l’Ambazonie mais il ne s’en trouve plus un seul village, un seul arrondissement ou un seul département qui n’ait pas de groupe armé ou de démembrement d’un groupe armé.