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Ambazonie: les rangs des combattants sécessionnistes infiltrés

Mercenaire Nigeria Des bandits auraient infiltré les rangs des combattants sécessionnistes

Tue, 7 Aug 2018 Source: Pierre Lebon Elanga Ateme

Il ne se passe plus de semaine, sans qu'on ne voit les responsables de nos forces de sécurité enterrer leurs collaborateurs.

Dans une tristesse indicible. Ils sont pour la plupart jeunes. Ils représentaient l'espoir de leur famille. Ils ont donc, pour la plupart été abattus à la fleur de l'âge. Dans cette crise qui s'enlise, dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. En mission commandée. De plus en plus et on a déjà eu à le dire, l'adversaire de ce côté-là revêt plusieurs visages. Les ambazoniens sont guidés par des raisons politiques, où fédéralisme, sécessionnisme, décentralisation fleurissent leur vocabulaire.

Seulement à cela, s'ajoutent aujourd'hui, les bandits de grands chemins qui profitent de ce désordre pour se faire du beurre. Il y a aussi certaines élites dont le jeu est trouble et même quelques autorités administratives dont on ferait mieux de savoir à quel jeu ils jouent... Le renseignement doit être plus que jamais activé. Même si ceux qui le font sont des cibles privilégiées de ces bandits sans foi ni loi.

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Mbengwi vendredi 3 août. Il est 13h quand une vingtaine d'assaillants prennent pour cible le commissariat spécial. Heureusement, le responsable des lieux et ses quatre collaborateurs opposent une résistance farouche. Ils n'ont que deux «Kalach» et le pistolet automatique du commissaire. Quarante minutes d'échanges nourris. Quand enfin les BIR viennent à la rescousse : les assaillants prennent la fuite. Dans la nuit, ils investissent le domicile du commissaire. Heureusement ce dernier est à ce moment-là du côté du commissariat de la sécurité publique, où il passera la nuit. Sa hiérarchie enverra une voiture blindée l'exfiltrer pour Bamenda le lendemain.

Il sera plus chanceux que son collègue de Mutenguene. Plus chanceux que ses autres collègues qui, à ce jour, ne sont plus de ce monde. Arrachés à la vie parce qu'ils tenaient à préserver la sécurité des hommes et des biens. A préserver l'intégrité territoriale. De plus en plus, on note la présence dans les groupes armés, des originaires des pays limitrophes.

Le désordre est devenu un business. Ceux qui s'y opposent sont à éliminer. Sans sentiment aucun. Le ver est dans le fruit. Car ceux qui sont à l’origine de cette situation ne viennent pas toujours de loin. Et ce sont ces derniers qui tiennent à éliminer ceux qui sont plus ou moins au courant de leur double jeu. En un mot comme en mille, la situation dans le Nord-ouest et le Sud-ouest est préoccupante. Comme on le dit, aux grands maux, de grands remèdes. Il faut un renfort en hommes et en matériel. Et que les coupables soient débusqués, traqués, traités sans faiblesse, sans confusion.

Seuls les fauteurs de troubles, les assassins, les criminels et les bandits doivent rendre compte: de leurs actes. Tout simplement.

Même dans le malheur et la tristesse, il faut toujours rester lucide.

Discerner, tamiser. Il ne faut pas tomber dans le piège des pyromanes qui veulent voir le pays à feu et à sang. Comment faire comprendre à certains compatriotes que la paix est un bien inestimable. Et qu'il faut la préserver. Car sans la paix, pas de développement. Quel Cameroun voulons-nous laisser à nos enfants ? Un pays en ruine.

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Un pays de haine ou les règlements de comptes seront le quotidien des générations futures ? Comment faire comprendre à nos compatriotes que ce pays avait tout son charme quand il était, aux yeux du monde, considéré comme un havre de paix. Pourquoi sacrifier notre tourisme, pourquoi faire de notre pays une destination à éviter. Pourquoi, pourquoi et pourquoi me faire regretter le Cameroun de mon enfance. Où les origines tribales ou linguistiques ne comptaient pas pour nouer amitié ou pour se détester comme c'est le cas aujourd'hui !

Anglophones, francophones vous êtes d'abord camerounais. A ce titre, vous êtes mes frères, mes amis. La première fois que je suis arrivé à Buea, c'est quand Emmanuel Jackaï a perdu son père. Il était aussi mon père, malgré ses origines, si éloignées des miennes.

Auteur: Pierre Lebon Elanga Ateme