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Ambazonie: révélations sur les manouvres de Yaoundé contre Dr Samuel Sako Ikome

Dr Samuel Sako Ikome

Thu, 10 Feb 2022 Source: Michel Biem Tong

Dans une tribune publiée ce jeudi 10 février, le journaliste politique Michel Biem Tong dénonce une multitude de manœuvres pour déstabiliser Dr Samuel Sako Ikome, leader du Interim Government de la République autoproclamée de l'Ambazonie. Ci-dessous, la tribune du journaliste politique camerounais en exil.

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"Pendant 5 ans, le régime Biya aura donc tout essayé, faute de réduire au silence par la terreur des armes, les revendications du peuple du Southern Cameroons: offensive diplomatique, propagande contre-révolutionnaire dans les médias et sur les réseaux sociaux, corruption de certains leaders séparatistes et utilisation de leurs groupes armés contre les intérêts de la lutte…

Après avoir usé la carte des Atanga Nji Boys, Sisiku Ayuk Tabe, Ebenezer Akwanga et autres Ayaba Cho Lucas, la dernière trouvaille du cartel aux commandes du Cameroun depuis Yaoundé, sur ordres de la France, est de casser aux fins de le détruire littéralement, le Interim Government (IG) de Dr Samuel Sako Ikome. Ce dernier-et le pouvoir Biya en est bien conscient-est celui qui donne encore du souffle à cette lutte armée. Malgré la crise qui secoue le IG, Sako Ikome a réussi dimanche 6 février dernier, à lever 56 060 dollars (environ 32 millions de FCFA) dans le cadre d’une opération baptisée Lavastorm3. Une opération destinée à soutenir les combattants sur le terrain.

La légitimité de Sako Ikome ne souffre donc d’aucune altération. Malheureusement, cette marche vers la liberté est obstruée par certains de ses anciens proches collaborateurs qui, subitement, se découvrent une virginité qu’ils dénient à Sako Ikome. Ils veulent à tout prix que Sako Ikome débarrasse le plancher parce que, disent-ils, son mandat de 2 ans est échu. Pourtant il n’est prévu nulle part dans la constitution intérimaire de l’Ambazonie la limitation du mandat du président intérimaire. Ils disent que Sako est sous deal avec le pouvoir diabolique de Yaoundé alors que certains d’entre eux ont pris part en novembre dernier à la conférence de Toronto sur les solutions à trouver au conflit anglophone. Une conférence sponsorisée par le gouvernement camerounais et à laquelle ont pris part des personnes opposées à la restauration du Southern Cameroons.

Ils disent que Sako Ikome a subi une procédure d’impeachment alors que la majorité des membres du IG (Assemblée Générale, Conseil de restauration…) disent n’avoir été ni informés ni associés à cette décision. Ils disent que Sako Ikome a subi une procédure d’impeachment alors qu’ils ne lui ont pas laissé la possibilité de se défendre des accusations de corruption portées contre lui. Ils disent que Sako a signé un contrat avec la Cameroon Development Corporation (CDC) alors que le responsable de la société, dont l’appartenance a été attribuée à Sako, dit ne pas reconnaître ce dernier et promet d’ailleurs de saisir les tribunaux pour diffamation. Ils disent que Sako a subi un impeachment à cause de ce fameux contrat alors que celui qui a déclaré avoir fourni le contrat à Sako n’a pas, lui, subi la même sanction !

Le pire dans la nature dangereuse de ces membres du IG passés de l’autre côté n’est pas tant ces agissements égrenés supra. C’est davantage le fait pour eux de s’être associés à ceux qu’ils considéraient hier comme des poisons de la révolution : Ayaba Cho Lucas, Mark Bareta, Ebenezer Akwanga, Sisiku Ayuk Tabe… Des personnes qui veulent détruire le IG de Sako Ikome afin de négocier avec le gouvernement camerounais pour un retour à la paix, pour un «Cameroun un et indivisible avec un statut spécial pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest». C’était d’ailleurs l’objectif de la Conférence de Toronto de novembre 2021.

Toutefois, il y a lieu pour Ikome Sako de s’entourer de bonnes personnes. Comment comprendre que General No Pity, du Marines Forces of Bambalang, se soient plaints à maintes reprises de n’avoir rien reçu du Amba War Draft (effort de guerre) destiné au Ngoketunja County ? Aujourd’hui, las d’attendre que soient tenues les promesses à son endroit, No Pity a été obligé de rejoindre le « Unity Forces», un pot-pourri rempli de membres de l’Ambazonia Defence Forces, une milice armée et financée par des officiers du renseignement camerounais. Malgré tout, il est important pour les populations du Southern Cameroons de rester unis et soudés derrière le IG".

Auteur: Michel Biem Tong