Par un curieux hasard dont l’histoire a le secret, dimanche dernier a été une journée mouvementée dans certains pays du monde secoués par des velléités séparatistes. Avec des fortunes diverses.
Toujours est-il que dans chaque cas, les gouvernements en place se sont employés à préserver l’unité du pays et la sécurité des citoyens à travers un dispositif sécuritaire dissuasif. Ici et là, l’Etat central a pris des mesures pour faire respecter les lois en vigueur.
Des heurts opposant les manifestants aux forces de sécurité ont fait des victimes.
Mais face à des événements de même nature, on a eu droit à un traitement médiatique totalement différent, selon qu’il s’agissait de l’Europe ou de l’Afrique. A travers une campagne médiatique soutenue, on nous a fait ainsi croire que le ciel allait s’effondrer sur l’entité Cameroun en ce jour fatidique du 1er octobre 2017, avec la partition de fait d’un pays jaloux de son unité et de sa diversité, acquises au prix le plus fort. Et comme s’ils s’étaient donné le mot en prévision de la catastrophe annoncée, les tenants d’une certaine presse ont fait chorus.
A défaut de voir se réaliser leurs rêves à peine dissimulés, ils se sont consolés en faisant l’autopsie du chaos présumé. En relayant d’une part, le « relatif succès » d’un évènement qui n’a pas fait foule.
L’objectif poursuivi est de montrer que le Cameroun est un véritable capharnaüm où peut se produire en même temps, tout et son contraire, un espace de non-droit, voire une vaste prison où toute liberté de manifester est tuée dans l’œuf par une répression féroce. Sans doute désemparés par la faible ampleur du séisme que certains voyaient venir, des journalistes de Radio France Internationale (RFI) visiblement peu inspirés ont versé dans l’hyperbole et la surenchère.
Le contenu des informations diffusées a donné en effet l’impression qu’ils n’en faisaient qu’à leur tête, mus par des pulsions contraires aux règles du métier. L’un des sacro-saints principes du journalisme est la relation des faits qui sont « têtus » par nature. En suivant la revue de presse diffusée lundi dernier sur les ondes de la radio dite du monde, on peut se demander si l’intention manifeste de faire passer des « messages » sans rapport avec l’actualité immédiate n’a pas dépassé le vécu.
Nul ne peut souhaiter qu’une situation vire à la tragédie et entraîne mort d’homme. C’est contraire au principe de la bonne gouvernance. Mais évoquer à propos des frictions regrettables qui viennent de se produire, à la fois l’âge du président Biya, son «incapacité à dialoguer » ou son « absentéisme notoire» avant de plaindre le sort des régions anglophones « ostracisées, et méprisées à outrance », c’est faire dans l’amalgame et étaler sa méconnaissance du Cameroun dont la complexité sociologique et culturelle commande une approche plus nuancée.
Comparaison n’est pas raison et personne ne peut souhaiter ôter volontairement la vie à autrui. Mais comment expliquer que face à des situations quasi-identiques, la réaction des médias soit très différente selon qu’on se trouve à Abuja, à Madrid ou à Yaoundé ? Imagine-t-on un seul instant des journaux de l’Hexagone porter au loin les revendications de la « nation corse » sans subir un retour du bâton par exemple ?
Le constat qui se dégage à l’analyse des faits ci-dessus énoncés est le suivant : le traitement de la situation en zone anglophone par RFI n’est pas fortuit il relève de l’intox. Il est volontairement déséquilibré dans le but de jeter le discrédit sur le Cameroun et en particulier son chef, Paul Biya.