Atteintes aux droits à l’éducation et aux activités économiques, attaques contre les membres des Forces de Défense et de Sécurité et les autorités administratives et traditionnelles, enrôlement des enfants dans les milices, incitation à la violence à travers les réseaux sociaux, exactions multiples des terroristes contre les populations… La liste des violations des droits de l’Homme pratiquées par les sécessionnistes est longue. Elles meublent la partie « contexte et justification » du Plan d’assistance humanitaire d’urgence du gouvernement pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, instruit par le président Paul Biya et présenté le 20 juin 2018 par le Premier ministre, chef du gouvernement, Philemon Yang.
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Comme on l’imaginait déjà, le rapport confirme en effet que «l’une des premières cibles des terroristes a été et continue d’être le secteur de l’éducation». Le document dénombre plus de 120 cas d’incendies d’écoles, des élèves et enseignants menacés, brutalisés, mutilés, tués jusque dans les salles de classes et les dortoirs. Or, des écoles, rien qu’au cours des douze derniers mois, les deux régions ont enregistré plus d’une centaine de civils tués et rien que pour le premier semestre 2018, plus d’une centaine de propriétés ont été détruites ou incendiées par ces bandes armées terroristes. En effet, rapporte le document, «sous l’instigation de commanditaires implantés pour la plupart à l’étranger, des hordes de jeunes armés et sous l’emprise de drogues, écument les villages et les zones rurales où ils tuent, violent, pillent et rackettent les populations». Du côté des Forces de Défense et de Sécurité, au 11 juin 2018, des statistiques répertorient 123 attaques qui ont fait 84 morts, dont 32 militaires, 42 gendarmes, 07 policiers, 02 gardiens de prison et 01 Eco-garde lâchement assassinés. Les autorités administratives sont aussi prises pour cibles par les terroristes qui ne cessent d’appeler au meurtre de ces représentants de l’Etat.
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Pour commettre ces atrocités, les terroristes recrutent dans leurs rangs plusieurs mineurs qu’ils conditionnent par la consommation de stupéfiants et la soumission aux rituels magico-occultes et les utilisent comme combattants. Ces milices sont par ailleurs soutenues par des camerounais installé à l’étranger où ils procèdent à des collectes de fonds pour l’achat d’armes et le financement des activités terroristes. Les autorités en ont répertorié 14. Il s’agit de Mark Bara alias Bareta (Belgique), Ayaba Cho Lucas (Norvège), Tapang Ivo Tanku, Akwanga Ebenezer Dereck Mbongo, Nsoh Nkem Foncha, Chris Anu, Yinkfu Nsangong, Boh Herbert (Etats-Unis d’Amérique), Shey Kaavi Wo Melim (Autriche), Akoson Pauline Diale et son époux Akoson Raymond, Brado Etchu Tabenyang (Nigeria), John Mbah Akuro, Larry Eyong (Afrique du Sud). Les autorités desdits pays, pourtant informées de la situation, font jusqu’ici la sourde d’oreilles.
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