Analyse politique : Valère Bessala, un agité qui veut se donner de grands airs

Ses analyses semblent ne pas être au goût de l'activiste

Thu, 22 Jun 2023 Source: Arlette Framboise Doumbé Ding

Un bon parleur n'est pas nécessairement un bon analyste politique, dit-on. C'est peut-être le cas de Valère Bessala traité de 'très agité' par Arlette Framboise Doumbé Ding.

Valère Bessala un agité qui veut se donner de grands airs d'analyste politique qu'il n'est sans doute pas encore.

Il dit que le MRC n'est pas un grand parti parcequ'il n'est pas représenté à l'assemblé nationale.

Où a-t-il appris que pour être un grand parti il faut être représenté à l'assemblée nationale ?

Pour sa gouverne , j'aimerais rappeler que pendant la majeur partie de sa lutte contre le régime raciste de l'apartheid en Afrique du Sud, l'ANC n'avait aucun représentant au parlement sud-africain. Pourtant l'ANC était unanimement reconnu comme le plus grand parti de l'opposition au régime raciste d'alors. Plus est, de n'avoir pas eu de représentants au parlement n'avait pas empêché que Nelson Mandela le leader de l'ANC devienne le premier Président noir de l'histoire de l'Afrique du Sud.

Je demande à Monsieur Bessala d'aller apprendre d'abord l'histoire avant de débiter tout et n'importe quoi. En commençant par l'histoire de son propre pays qu'il ne connait visiblement pas, il apprendra que l'histoire héroïque de l'UPC ne s'est pas écrite à l'assemblée nationale du Cameroun. Mais dans les forêts des monts et vallées du Cameroun avec des maquisards qui avaient une "rage" incontenable contre le colonisateur Français et ses suppôts qui mangeaient au parlement et dans le gouvernement de cette époque là. C'était l'époque des Um Nyobe, Ernest Ouandie, Roland Félix Moumie ou Ossende Affana. Ils n'ont pas eu besoin que l'UPC soit représentée à l'assemblée nationale pour écrire les plus belles pages de l'histoire politique du Cameroun. Tout comme le MRC n'a pas besoin d'être au parlement pour être le grand parti politique qu'il est aujourd'hui.

Porter avec sincérité et constance les aspirations profondes d'un peuple opprimé qui à soif de liberté et de démocratie est une qualité exceptionnelle qui n'est pas facile à assumer pour des gens qui ont faim. C'est cette qualité qui distingue les grands leaders et les grands partis politiques à l'instar de l'ANC, l'UPC(de l'époque Um ) ou le MRC.

Ce que j'aimerais rappeler à Monsieur Bessala c'est qu'être à l'assemblée nationale dans une dictature comme le Cameroun apporte beaucoup d'avantages sur le plan purement alimentaire aux députés. Mais n'apporte absolument rien au peuple Camerounais qui a soif de liberté.. Si pour vous ce sont ces intérêts alimentaires qui font la grandeur d'un parti politique, je suis désolée de vous dire que vous ne comprenez rien à la lutte politique en contexte de dictature où d'oppression.. Et plus généralement, vous ne comprenez rien en politique.

Sinon ,

pendant qu'on y est , dites donc : qu'est-ce que les partis politiques qui défilent depuis plus de 30 ans au parlement ont déjà apporté de substantielle au Cameroun ou au peuple Camerounais ? Pouvez répondre à cette question en regardant les Camerounais droit dans les yeux ? J'en doute.

Encore pour votre gouverne.

C'est Monsieur Ni John Fru. Ndi qui a forcé le régime de Yaoundé à accepter le multipartisme au Cameroun. C'était lors d'une manifestation publique réprimée dans le sang dans les rues de Bamenda. Et non au parlement où il n'était pas représenté de toutes les façons .

Il faut donc cesser d'enfumer les gens avec la question de la représentation au parlement . Ce qu'on attend d'un intellectuel dans un pays où toutes les élections sont frauduleuses depuis 40 ans c'est qu'il réfléchisse sur les pistes de solutions et non qu'il vienne dire qui est le plus grand parti ou qui est le plus petit parti . En réalité on s'en-fout dès lors que ça ne change pas la vie des Camerounais et que la dictature se moque toujours de la démocratie.

La question fondamentale aujourd'hui, celle qu'un intellectuel qui a la prétention de servir le peuple opprimé par la dictature doit se poser , c'est celle de savoir comment on fait pour passer de la dictature à la démocratie .

Je pense qu'il ne faut pas distraire les Camerounais avec de faux débats juste parce-qu'on veut se faire voir .

Le problème de la démocratie au Cameroun aujourd'hui est et demeure l'archaïsme de son système électoral qui ne peut garantir des élections crédibles.

La solution la plus pertinente est la réforme consensuelle du système électoral. Si quelqu'un qui se présente comme analyste politique élude cette question c'est que :

- soit il ne comprend rien en politique et n'est par conséquent pas un vrai analyste politique

- soit il est au service des intérêts autres que ceux de la démocratie ou du peuple Camerounais.

On peut être un bon parleur comme Monsieur Valère Bessala. Mais il y a une grande différence à faire entre bon parleur et un bon analyste politique. L'analyse politique n'est pas la poésie....

PS: Post republié à la demande de certains de mes lecteurs. Il s'agit d'un post publié en juillet 2022 en réponse à une sortie hasardeuse de Monsieur Valère Bessala sur un média Camerounais.

Auteur: Arlette Framboise Doumbé Ding