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André Mama Fouda, Ministre de la Santé Publique ou Constructions des Structures?

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Wed, 1 Jul 2015 Source: Jean Marie Meyo

C’est en substance l’inquiétude du personnel et de certains responsables du Ministère de la Santé Publique ainsi que la majorité des camerounais sur l’occupation réel de Monsieur André Mama Fouda actuellement à la tête du Ministère de la Santé.

Ils constatent impuissamment la décrépitude des services au Minsanté ainsi que de l’environnement sanitaire au Cameroun en général. Ce qui est plutôt visible, c’est la descente permanente et régulière du Ministre de la Santé Publique par ailleurs Ingénieur de Génie Civil hors échelle, sur les chantiers de construction des infrastructures sanitaires.

De Janvier 2014 à aujourd’hui Juin 2015, le Minsanté aurait effectué pas moins de 50 visites sur le terrain. Un record pour un Ministre de la Santé au Cameroun. Du chantier de construction de la plus petite unité sanitaire (CSI) au chantier des hôpitaux de grandes envergures en passant par les chantiers de rénovation, et dans tout le territoire national, Monsieur André Mama Fouda est là, et tient visiblement à tout savoir sur les contours techniques des chantiers.

A chaque étape, le Minsanté doit pouvoir avoir des informations sur la qualité du sol, du plan, de la qualité du matériel utilisé etc… ce qui agace parfois le responsable de la Division de Etude et de la Planification, responsable de ce volet au Ministère de la Santé.

A ce rythme, et vu l’allure inquiétante que prend notre système sanitaire, l’opinion se demande si le Minsanté n’a rien à faire de plus concret dans son bureau pour faire bouger les choses dans ce Ministère, qui connait d’énormes difficultés en ce moment. On peut citer au hasard,

des incessantes grèves de personnels médicaux qui réclament depuis des années des meilleurs conditions de travail et de vie ;

le problème des évacuations sanitaires toujours bloquées, le paiement réguliers des quotes-parts dans les hôpitaux publics ;

le problème d’équipement des hôpitaux publics en matériels biomédicaux ;

la réfection et la rénovation de 02 étages du bâtiment qui abrite le Minsanté, entièrement calcinés en 2013 ;

le traitement de certains dossiers liés à la gestion des carrières du personnel de santé, qui est presque bloqué ;

l’épidémie de paludisme qui resurgit à l’Extrême Nord du pays ;

le choléra qui fait encore parler de lui à Douala ;

la gestion hasardeuse des hôpitaux publics ; le problème de la riposte en cas de la survenance d’Ebola au Cameroun ;

la gestion calamiteuse des Centre Approvisionnement des médicaments ;

Pénurie permanente des ARV pour les malades du SIDA ;

la gestion personnalisée des structures placées sous la tutelle du Minsanté à savoir la CENAME, LANACOME, le Centre Pasteur etc. ;

le non-respect de la gratuité du traitement du paludisme chez les enfant de moins de 5 ans dans les hôpitaux publics ;

le problème de gestion des Comités et des programmes nationaux de luttes contre telle ou telle maladie, qui sont devenus des cocons vides, gouffres des fonds publics ;

pénuries répétés des antituberculeux ;

le manque de médicament dans les hôpitaux ; le mauvais accueil des malades dans les hôpitaux publics ; le coût élevé des soins etc..

Face à ces problèmes cruciaux et interminables, les camerounais sont très étonnés de voir leur Ministre de la Santé se balader de ville en ville de quartier en quartier visiter les chantiers, de surcroit au frais de l’Etat. Car il faut le dire, un Ministre au Cameroun surtout à l’intérieur du pays, se déplace toujours avec une cohorte de responsables, qui attendent en plus des réceptions aux buffets garnis et feutrés, des frais de missions. Tout ceci payé par les caisses de l’Etat.

Trop c’est trop, que le Minsanté apprenne à déléguer ce genre de taches à ceux qui sont en charge de ce secteur dans son département ministériel, pour qu’il puisse se concentrer aux problèmes urgents qui minent notre structure sanitaire. Ainsi, le Cameroun pourra alors entamer sa route vers l’émergence car aucun développement n’est possible là où le tissu sanitaire est déstructuré et inorganisé.

Auteur: Jean Marie Meyo