J'entre dans ma 61 ieme année. Si on me demande de signer un contrat m'obligeant à vivre et de ne mourir qu'à 90 ans, je signe tout de suite.
C'est dire si c'est une chance de vivre jusqu'à cet âge, surtout lorsqu'on est pris en charge, comme un nourrisson, par les Camerounais pendant l'essentiel de cette vie sur terre.
SAVOIR PARTIR, MEME SI C'EST BON
A t on néanmoins le droit de mettre la vie de plus de 25 millions de Camerounais en danger en s'accrochant au pouvoir en dépit de tout bon sens ?
Nous sommes tous émus par le sort réservé à Martinez Zogo oubliant que dans le contexte actuel, le jour où l'inévitable se produira, le sort infligé à ce journaliste apparaîtra comme une aimable plaisanterie tant le sang de beaucoup d'entre nous coulera.
J'ai souvent l'habitude de citer ma famille, sachant néanmoins que ça choque beaucoup de personnes: c'est néanmoins le dernier de mes soucis.
A la fin des années 60, mon père était l'un, sinon le plus important homme politique de la Menoua. Président de la section UNC d'Ahmadou Ahidjo dont il était un jeune camarade de classe ( il a été le maître d'oeuvre de la constrution de la maison du parti), député "urbain"...ma mère présidente chez les femmes.
Mais autour de 45 ans, lassé par ce monde impitoyable, il a renoncé à tout pour se consacrer à l'agriculture et autres: c est avec fierté qu il se définissait lui-même comme un "tacheron".
Il a vécu ainsi pendant la trentaine d'années qui a suivi cette démission en intimant l'ordre à ses 7 enfants de ne jamais faire de la politique.
C'est quoi cette façon de s'accrocher à une fonction aussi éprouvante alors qu'on "menace" un siècle d'existence sur terre ?
Et il n'y a personne pour faire entendre raison ?
NOUS SOMMES MORTS APRÈS AVOIR ETE DES...MORTS-VIVANTS.
Benjamin Zebaze