Ape/franc Cfa: entre la peste et le choléra

Francfa Image1 photo d'archive

Thu, 1 Feb 2018 Source: Mutations

Et bien avant, répondriez-vous ! Certainement, car comment imaginer qu’il y a plus d’un siècle déjà, cette zone faisait l’objet d’un partage, au détour d’un jeu de taraud, entre un quarteron de flibustiers, esclavagistes, criminels qui, venant tous de «petits pays» en superficies, se partagèrent des territoires économiquement beaucoup plus riches que leur pseudo-royaumes qu’il bâtirent sur le sang des autres.

Ces mêmes enchanteurs, face à la colère grandissante des populations oppressées et réprimées, face à la bronca populaire et contagieuse, décidèrent ‘généreusement’ d’une décolonisation orientée et tout aussi amorcée dans le sang sous forme «d’indépendance».

Mais quel est donc ce pays indépendant qui ne possède aucune marge pour faire ses choix économiques ? Quel est-il ? Avec tous les docteurs es économie et finances que l’on retrouve au mètre carré dans cette République, quelle douleur profonde de vivre à chaque fois, et selon un cycle bien maîtrisé, les plans d’ajustement proposés et gérés par le Fond monétaire international.

Eh oui ! c’est René Dumont qui déclarait il y a près d’un demi-siècle que l’Afrique sub-saharienne est mal partie. En effet, le principe des zones d’influence consacré après les «indépendances» et aujourd’hui encore, a plus que jamais la même connotation que celui des colonies.

Le Cameroun (pour ne citer que lui), avec tout ce qu’il possède en son sein comme richesses, concaténées à celles de ses gentils voisins, ne possède même pas un instrument d’échange. Les termes de l’échange se détériorent d’heure en heure, comme si une sentence était au bout, car tout cela est gentiment et généreusement décidé par la puissance bienfaitrice, elle-même batteuse en chef de la monnaie d’une économie dont elle ne participe guère au dynamisme, (en tout cas, cela reste à prouver) mais dont aisément elle profite, et le «marcheur» de nous déclarer à Ouaga, que le franc Cfa appartient aux chefs d’Etats africains.

Décidément, entre marcheurs et arracheurs (de dents), il n’y a que la radicale qui change… même finalité. Mon trisaïeul (sorcier) disait ceci : «même en sorcellerie, il faut savoir jusqu’où ne pas aller trop loin». En effet, pousser un être, même nourrisson dans ces derniers retranchements peut s’avérer préjudiciable pour «l’agresseur». Il est clair qu’en cette année électorale, la souveraineté économique et monétaire sera l’un des quatre enjeux capitaux durant les campagnes électorales.

Car depuis les générations sorties des plantations de café pour la «ville» et l’école, après les immigrés économiques pour qui il fallait voir Paris et mourir, en passant par la «doctobesite» et la «diplômite», il existe aujourd’hui au Cameroun, une «génération Z» décomplexée et ouvrière, qui quitte aisément les amphis de la Sorbonne ou d’Assas pour l’agriculture de développement dans les villages camerounais. Cellelà, elle, est silencieuse, nombreuse, pas peureuse et veut vendre ses produits au juste prix. Trait particulier, elle n’attend rein de personne !!!

Auteur: Mutations