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Assassinats des camerounais en 1992: un témoignage qui accable Paul Biya

Paul Biya 2018 Not Smile En 1992, le Cameroun a été aussi témoin des révendications démocratiques.

Tue, 16 Oct 2018 Source: Ndzana Seme

Je n’étais plus au Cameroun quand Michel Thierry Atangana et Titus Edzoa furent arrêtés. Mais j’avais rencontré Michel Atangana en 1994, dans son bureau à Nsimeyong. Il était un grand associé de feu Omgba Damase.

Je l’avais rencontré quand je menais des investigations sur Omgba Damase, cet assassin de Me Ngongo Ottou et organisateur avec Paul Barril des milices d’autodéfense Nkul Nnam, Café et autres, qui auraient pu aboutir au Cameroun à un génocide contre les “anglo-bamilékés”, bien avant le Rwanda où le même scénario fut exécuté sous la direction du même Paul Barril, si seulement Ni John Fru Ndi avait été proclamé vainqueur des élections d’Octobre 1992.

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Michel Atangana me parla alors d’un projet de création, par lui et Omgba Damase, d’une chaîne de télévision dont le siège devait être à Nsimeyong, en me faisant un clin d’oeil pour l’opportunité d’un avenir radieux dans le journalisme télévisuel, et en évitant le plus possible mes questions sur le personnage lugubre de Omgbwa Damase.

Michel Atangana voulait que je le rejoigne dans ses affaires, après m’avoir expliqué que Omgba Damase était un ange pour les Beti, et non pas le tueur à gage qu’on disait qu’il était. Je me souviens qu’au sortir de cet entretien, j’étais amer, convaincu qu’il m’attirait vers Omgbwa Damase pour mieux m’étrangler. J’avais par suite enchainé avec la publication d’autres articles dénonçant Omgbwa Damase et ses crimes.

Je rappelle que je fus la première personne à rendre publique une photo de Omgba Damase, que j’avais prise à partir d’une cassette vidéo de sa famille.

Michel Atangana n’avait plus dès lors tenté de me contacter. Moi non plus. Pour Titus Edzoa, je ne l’avais jamais rencontré, malgré les intermédiaires qu’il m’avait envoyés quand il était à la présidence, y compris un magistrat qui me voyait torturé par le procureur Mvondo Eveso, lors de mes internements à Kondengui et les montages des dossiers d’accusations politiques par ce soulard bulu de procureur de la république.

Ce que je sais, c’est que Michel Thierry Atangana fut introduit auprès de Paul Biya par son ami intime et de longue date depuis les années 1950, l’ancien couturier parisien et mannequin Omgba Damase, un homme très bien introduit dans les milieux politiques français et des réseaux Jacques Foccart, qu’on appelle maintenant françafrique. Omgba Damase considérait et présentait Michel Thierry Atangana comme son fils.

Un fait au sujet du poids de Omgba Damase dans le régime Biya pendant l’époque de braise du début des années 1990. Jeanne Irène Biya, la femme de tête très autoritaire auprès de son mari, n’aimait pas Omgba Damase, à qui elle avait interdit l’accès au palais de Mvomeka’a. C’était alors l’époque où Omgba Damase était le créateur, pour le compte et avec l’argent de Paul Biya, des multiples partis politiques qui avaient par la suite affaibli toute opposition au Cameroun. Fru Ndi était passé à la table de Omgba Damase, et j’avais publié cette information à l’époque.

Omgba Damase organisait surtout, avec le mercenaire français Paul Barril, qui était alors caché comme employé à Elf Serepca et logeait provisoirement à L’Hôtel Indépendance de Bonandjo à Douala, la création et la formation, sur ordres du président français François Mitterand, les groupes terroristes d’autodéfense Beti Nkul Nnam, Café et autres. Ces groupes terroristes avaient pour mission d’exécuter un génocide contre les “anglo-bamilékés” si jamais “leur candidat” Ni John Fru Ndi était proclamé gagnant des élections en novembre 1992.

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Jeanne Irène Atyam, épouse Biya, était radicalement opposée au projet de ces milices terroristes. Elle fut assassinée, certainement par les tueurs professionnels de Omgba Damase. Son corps fut certainement mutilé, une indication de son sacrifice dans un culte satanique; ce qui justifie certainement pourquoi Paul Biya fit sceller complètement le cercueil et personne ne put voir le corps de Jeanne Irène.

Ndzana Seme 25/02/2014

Auteur: Ndzana Seme