Assemblée Nationale: CRTV sauve l'honneur de Philemon Yang [Vidéo]

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Wed, 29 Nov 2017 Source: Armand Okol

Pendant le journal de 13h il y'a quelques minutes, la radio nationale a diffusé un compte-rendu de son reporter (supposé être en direct de Ngoa-ékellé), qui s'est bonnement limité à livrer les grandes lignes du "programme économique social et culturel" présenté par le Premier Ministre, puis un extrait du Ministre du Travail et de la sécurité sociale qui assure l'intérim durant la session de son collègue chargé des relations avec le parlement. Mais très curieusement, aucun mot de l'ambiance qui règne à l'hémicycle. Rien sur la manifestation des députés du SDF ayant rendu complètement inaudible la présentation étouffée du Premier Ministre.

Mais franchement, quel est ce journalisme de l'antiquité? Comment respecter le principe qui recommande "de ne pas s'attaquer à des confrères" en pareille circonstance? Quelle est l'objectif que vise la censure d'un fait qui est déjà abondamment relayé dans la toile? L'équipe de rédaction de la radio nationale peut-elle présenter à l'opinion un document officiel qui instruit à ses journalistes à devoir se faire ainsi bâillonner? Savent-ils/elles que c'est aussi et surtout grâce aux impôts des Camerounais qu'ils/elles nourrissent leurs familles et par conséquent ont obligation de donner au public la bonne information de la marche du pays et des institutions? Aucun sens de l'équilibre, depuis la semaine dernière même pas la parole accordée à un député du SDF à l'initiative du débrayage.

Comment envisager dès lors une éventuelle sortie de crise en zone anglophone (même si je condamne fermement les assassinats des forces de l'ordre et des civils qui y ont cours), si le média d'État s'est déjà rangé dans une telle posture de censure? Pendant qu'on y est, peut-on dire avec autorité que la demande d'une présentation exhaustive et d'une discussion préalable de la crise anglophone formulée par les députés du SDF soit dénuée de toute pertinence (en rappelant qu'ils ont fini par introduire la procédure dans les règles)? D'ailleurs même, comment penser que leurs collègues du camps d'en face n'y aient pas pensé eux-mêmes au vu de l'enlisement de cette crise? N'est-ce donc pas là la preuve vivante de ce que notre parlement n'est qu'une inutile caisse d'enregistrement?

Je suis sidéré, choqué, outré. Quel est même ce pays de zombis avec des extraterrestres qui n'ont aucune idée de ce qu'est l'intérêt général? Quel avenir préparez-vous ainsi pour vos enfants? Quelle est bon Dieu ce manque criard de prise de responsabilité, cette frilosité à faire efficacement sont travail et jouer ainsi sa partition pour l'édification de notre nation à tous? Quelle est cette cécité chronique face aux révolutions et transformations qui s'opèrent en mondo-vision non loin de chez nous? Je refuse de croire que mon pays est victime d'une quelconque malédiction, je réfute l'idée de la fatalité. Une révolution tous azimuts des mentalités s'avère nécessaire et de plus en plus urgente, pour purger ces esprits sclérosés. Y'en a marre à la fin!

Auteur: Armand Okol