Personnellement, la réception de la donation chinoise suscite en moi des sentiments mitigés. Bien que cette réalisation témoigne de l'amitié entre la Chine et le Cameroun, elle met également en lumière certaines réalités préoccupantes.
1. Le professionnalisme et le dévouement des Chinois
Au Cameroun, nos marchés publics sont semblables à des machines à sous, que l'on secoue aussi longtemps que possible.
Mais la qualité et la rapidité de la construction de cet édifice réaffirment le sérieux des chinois habitués à travailler pour l'intérêt général. Ce qui contrastent fortement avec ce que l'on observe souvent dans nos marchés publics, où les délais de livraison sont fréquemment repoussés et les coûts souvent exorbitants.
2. L'insulte à la patrie infligés par nos gouvernants
Soixante-quatre ans après l'indépendance, recevoir un tel don d'un pays à qui le Cameroun offrait autrefois des aides est une humiliation. Mais là n'est pas le problème, le véritable problème réside dans la nature même du don : les locaux de l'Assemblée Nationale.
L'Assemblée nationale est une des institutions les plus honorables d'un État, l'antre du peuple camerounais sa parole est dite. Du fait de sa représentation, on ne saurait le recevoir comme donation.
3. La question de la surveillance
L'Assemblée Nationale est une institution trop importante pour confier sa construction à un autre État, aussi amical soit-il. On se souvient que les États-Unis ont dû reconstruire une de leurs ambassades après avoir découvert des micros cachés dans les murs. Il est légitime de se demander si un tel scénario pourrait se reproduire avec notre nouvelle Assemblée Nationale.
Oui le Cameroun dispose désormais d'une nouvelle Assemblée Nationale, mais à quel prix : AU PRIX DE LA DIGNITÉ DU PEUPLE CAMEROUNAIS.