Il est le seul à avoir cru au football féminin
Son œuvre adossée sur d’importants sacrifices et un engagement extraordinaire a permis à la discipline d’exister, d’avancer malgré l’adversité socio-culturelle et l’absence de moyens structurels et financiers.
Il est le seul à croire au football féminin au Cameroun dès le milieu des années 70. Dans un environnement où football rime avec virilité, il est l’objet de railleries et est considéré comme un insensé.
Mongo Football est né à Nkong-Abok, une localité située dans l’arrondissement de Ngoumou. Instituteur à l’école principale de nkoldongo avant d’être Surveillant général au Lycée Général Leclerc.
Depuis son quartier général de Nkoldongo, il a écrit les plus belles pages du football des jeunes ainsi que du football féminin au Cameroun. Il utilisait la petite aire de jeu (environ 150 mètres carrés) située en face du bloc administratif de l’Ecole publique de Nkoldongo.
Yégélé (le maitre) comme l’appellent affectueusement les amoureux du football développe et partage toute sa science du football moderne, auréolé par sa triple casquette d’arbitre international de la FIFA, d’éducateur et d’artiste. Il a largement contribué à vulgariser le football des jeunes garçons et filles au Cameroun ; il supervisait les championnats scolaires et inter quartiers pour dénicher les talents ; il n’hésitait même pas à aller chercher un joueur ou une joueuse hors de la ville de Yaoundé.
C’est lui, l’inspirateur de la quasi-totalité des structures actuelles au niveau des jeunes : coupe top, Ecole des brasseries etc..
Il a formé et révélé plusieurs joueurs et joueuses parmi lesquels on peut citer : Jean Jacques Missé Missé, Mbida Arantes, Mbvoum Jean-Pierre entre autres
Arbitre de football de première division, Atangana Louis De Gonzague était réputé pour aimer des petites combines afin de faire gagner le canon de Yaoundé ; son club de cœur : « Même si le canon joue contre le Brésil, il gagnera quand j’aurai le sifflet ». D'où son surnom " Atangana Louis Combine"
Atangana Louis Degonzague était si amoureux du football qu’il lui consacra toute sa vie. Il met à profit ses déplacements à l’étranger pour enrichir ses connaissances et de retour au pays, il transpose les schémas observés partout à l’étranger.
Comme dit plus haut, c’est lui qui créa le mongo football (petit football) au Cameroun ; l’équivalent des écoles de football qu’on retrouve aujourd’hui (Kadji, Brasseries etc..). Il crée vers la fin des années 80, Canon filles de Yaoundé, constituée en majorité de cette cuvée de « Mongo football ».
C’est ainsi qu’en 1989, les bases de la structuration du football féminin sont posées à la faveur de la création d’une commission nationale de football féminin… L’année suivante, on va assister à une explosion du football féminin au Cameroun avec, notamment, la création de 36 clubs à travers le pays.
Atangana Louis Degonzague n’a eu rien en retour ; il est mort dans l’anonymat le plus total. Il n’avait pas de fortune mais utilisait toutes ses ressources pour le football. On le vit même passer à la télévision tout vieilli et amaigri pour demander de l’argent afin de se soigner. Ce qui est impensable pour un tel monument sous s’autres cieux.
Atangana Louis Degonzague mérite un monument en sa mémoire. Il fit de sa vie un don pour le football Camerounais et les générations futures doivent connaitre son histoire.
