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Au Cameroun les ennemis de la justice sont aux commandes partout - Léon Tuam

Leon Tuam Ok Leon Tuam

Mer., 8 Mars 2017 Source: Leon Tuam

Mon pays à l’avenir jadis très prometteur et prospère est aujourd’hui réduit à un lombric attaqué de toutes parts et enseveli par des fourmis bien aguerries et intrépides. Plus il se tortille et geint et quelques mains accourent à son secours, plus ses ennemis multiplient de stratégies pour le contenir.

Tout ce qui peut et doit maintenir un peuple dans l’inertie, la grande marche à reculons et la dépendance totale a été étudié, sélectionné et expérimenté sciemment sur mon pays. A côté de quelques succès individuels nationaux, c’est le chaos et l’enfer généralisés, c’est la nuit. Parmi quelques oasis de réussites, la pauvreté et la misère dans mon pays connaissent leurs beaux jours. Les violences, les injustices et crimes de toutes sortes s’y font dodus et coriaces. Le désespoir tel un tsunami roule, gagne et gouverne les cœurs et les esprits par milliers, par millions.

Ici et là les uns et les autres se rejettent les responsabilités et souvent, c’est en vain qu’un œil peu instruit cherche les vrais coupables, et finit par se voir comme par extraordinaire devant des tragédies et crimes sans auteurs ou sans criminels. C’est mon pays dans toute la finesse méphistophélique qui l’entoure.

Dans mon pays, les ennemis de la justice sont aux commandes partout et à tous les niveaux. On justifie tout ou dément tout avec brio. Pour justifier les échecs de l’équipe maffieuse au pouvoir, les uns brandissent la thèse de la responsabilité des ennemis extérieurs de mon pays.

Mais cette fausse trouvaille ou cette facilite à jeter la responsabilité entière sur des forces extérieures s’ébranle, à scruter les comportements un tantinet animaux de dirigeants du pays ; tout comme ceux du bas-peuple de nos jours tendent aussi à faire innocenter ou déculpabiliser la maffia au pouvoir.

La justice, la dignité, la honte et la vérité ont déserté les cœurs des instances internationales dont la conduite vis-à-vis de nous est sempiternellement chargée d’instincts primaires et irrémédiables de sangsues. C’est le monde dans toute sa splendeur bestiale abyssale.

Dans mon pays aussi, la justice, la honte, la dignité et la vérité se sont désespérément éloignées de la bouche et de la poitrine de la plupart des autorités politiques, économiques et religieuses, et simultanément se font denrées rares dans les couches populaires.

Les dirigeants et citoyens de mon pays admirent et célèbrent les grands pays occidentaux et asiatiques et deviennent très friands et amoureux de tout ce qui en vient, sans jamais oser emprunter le chemin qui a permis à tous ces peuples-là d’être si haut hissés aujourd’hui. Au contraire, les dirigeants de mon pays, vidés de bons principes, de dignité et de bon sens, se jettent les yeux bandés dans des initiations et pratiques antédiluviennes lucifériennes et antisciences, méprisent et écrasent ceux qui ne sont et font pas comme eux, et détruisent leurs bonnes initiatives.

Tout le monde ne veut pas être fou ou malade dans ce pays où les dirigeants invitent tout le peuple à devenir fou. Toutefois, certains des jeunes qui résistent à se faire pécher par ces autorités (fieffés agents de Lucifer) se convertissent inconsciemment en une autre force ennemie de mon pays.

Il s’agit de ces gens qui se livrent à toutes les basses besognes (lavage occasionnel de véhicules, cirage de chaussures, gardes, escortes, etc.) ou de ceux-ci qui se placent aux coins des rues sur des motos et attendent --disent-ils –des clients. Ah, c’est du gâchis, du vrai gâchis !

Ils sont pour la plupart des jeunes. Des gens musclés, des gens forts et en bonne santé, des gens mariés et parfois bien éduqués dans un système éducatif occidental pourtant inadéquat, qui se voient trahis et trahissent la nation à leur tour. Et leurs enfants pourraient suivre la même courbe.

Parmi ces jeunes, beaucoup ont laissé derrière eux des zones rurales et campagnes aux terres riches et aux capacités pastorales énormes, pour venir s’enterrer et enterrer mon pays dans des villes. Il y a maintes voies de se faire ennemi/e de son pays, par exemple en se soustrayant de la bonne voie.

Pourtant, il suffit de s’offrir quelques machettes, houes, pioches, semences, ruches, lapins, chevreaux, poussins, porcins, etc. de s’armer de patience et de la détermination de triompher du destin miséreux citadin par un repli sage au village, et après quelques années l’on est à l’abri du besoin, riche.

L’Etat traître de mon pays a maintenu un système éducatif qui pond d’autres traîtres au pays. Ces jeunes mal orientés sont une bombe qui peut bien faire mal autant que les forces ennemies exogènes et endogènes dirigeantes. Parler seulement de menaces terroristes et régionales c’est voir le problème à demi.

L’on ne peut parler des ennemies classiques de mon pays sans évoquer la nouvelle force ennemie que constitue une partie de notre jeunesse urbaine désœuvrée, abandonnée ou sous-employée. Dans ce bordel qu’est devenu mon pays, quel message peut hautement faire sens ici ?

Au milieu du chaos et de la perversion systémique qui corrodent mon pays, le Nouveau Citoyen doit se lever et marcher vaillamment pour ouvrir davantage de nouvelles sentes pour la nouvelle génération de libérateurs de la nation. Il s’agit de montrer et convaincre qu’une autre voie et la meilleure est possible.

Peu importe combien seront au rendez-vous. Il s’agit de parvenir à créer la Crème nationale qui va repêcher le pays jeté dans les eaux fangeuses par la classe de jouisseurs et de pervers au pouvoir. Il s’agit de préparer une Semence nationale guidée par la vérité, l’honneur, la justice, la bravoure et la dignité.

Dans cette mission, il faudra aussi convaincre et descendre les jeunes qui vivotent en milieux urbains des tâches qui font d’eux malgré eux une autre classe d’ennemis du pays. Il faudra les diriger vers les zones riches que sont les espaces ruraux. Leurs mains remplies raffermiront la force de leur esprit.

Les terres et l’eau sont l’avenir du monde. Mon peuple doit occuper et exploiter ses terres. Ces plantations de mon pays où mes frères et sœurs sont exploités de façon cruelle devraient être entièrement à eux. Il faut vite faire pour ne pas devenir étrangers dans nos villes et nos campagnes.

Auteur: Leon Tuam