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Aux camerounaises, je vous couvre de roses

Tue, 8 Mar 2016 Source: Dr Vincent-Sosthène FOUDA

Aux femmes du Cameroun, au Cameroun et aux camerounaises, je vous couvre de roses et de leurs parfums en cette journée qui vous est dédiée. :: CAMEROON Chères compatriotes jeunes femmes dans les foyers, dans les villages, dans les écoles dans nos villes et dans la diaspora, je suis heureux de m’adresser à vous solennellement aujourd’hui, jour de la célébration de la Journée qui vous est consacrée.

Depuis plusieurs années dans notre pays, vous avez pris l’habitude de souligner toujours avec éclat et mérite cette journée, mais au-delà de la célébration il y a la commémoration de tous les combats illustres que vous avez sus mener jusque-là. Nous devons nous dire que, bien que le monde soit encore plein d’injustices et de souffrances, il est aussi plein de victoires. Votre engagement quotidien pour un monde meilleur, pour un Cameroun où la femme n’est plus une lève tôt, une couche tard au point d’être l’être de l’ombre porte ses fruits.

La dénonciation, l’information, la sensibilisation progressent de jour en jour. Grâce au travail des organisations de la société civile, les tontines djangui, bikoan, singulièrement des organisations de femmes de par le pays tout entier, grâce à l’implication des médias par des programmes qui vous sont consacrés, grâce, aussi, à l’engagement des hommes, la violence domestique, les exactions commises dans les conflits armés, les mariages précoces et forcés, l’excision ou la lapidation, les inégalités de tout ordre, sont de plus en plus portées à la connaissance des opinions

publiques. Cette parole libérée, nous le savons, constitue un efficace moyen de pression et un premier pas sur la voie de la prévention, de l’action, de la législation ou de l’application effective des textes existants, tant au niveau national qu’international.

Pour ma part, chères mères, épouses, filles, je m’investis sans réserve pour que l’égalité entre les femmes et les hommes soit un axe fort dans toutes mes actions, pour que la femme dans notre pays, ne soit pas un quota pour les statistiques, non mon engagement auprès de vous est pour votre plein épanouissement dans la société, dans ce Cameroun pour un Cameroun équilibré, dans des familles stables. C’est un axe majeur au sein du Mouvement Camerounais Pour la Social-Démocratie.

Chères femmes, épouses, filles et mères, le genre est un construit social et un outil sociologique d’analyse, de planification et de suivi, qui vise à révéler les différences sociales et les inégalités dans les relations entre les hommes et les femmes, les garçons et les filles. Il prend le contre-pied des précédentes approches de promotion des droits des femmes, qui avaient tendance à se concentrer exclusivement sur le renforcement du pouvoir économique des femmes sans tenir compte des autres facteurs qui influent sur leur plein épanouissement. Le genre est perçu aujourd’hui, comme un concept rationnel orienté vers une nouvelle forme de socialisation plus équilibrée. C’est ici que je vous rejoins, c’est là que j’ai besoin de vous au risque de créer encore de plus grande inégalité d’abord entre femmes et ensuite de déstructurer la famille qui est le socle sur lequel se bâtit notre société. Oui, l’approche genre s’appuie sur l’ensemble de l’organisation sociale de la vie économique et politique, afin de comprendre la formation des aspects particuliers de la société. Elle s’intéresse non pas à la femme en soi, mais à la construction

sociale du genre et à l’attribution des rôles, des responsabilités et aux comportements spécifiques que la société attend des hommes et des femmes. Soyons ensemble les artisans, les constructeurs de cette approche. Menons un combat pour l’éducation pour tous, pour la formation pour toute, c’est ainsi que le regard porté sur la femme changera de manière significative, travaillons pour que sur le marché de l’emploi nous sachions tenir compte de la spécificité de la femme comme épouse, mère donc première éducatrice mais aussi comme productrice des richesses dont nous avons tous besoin.

Le dire ne fait pas de moi l’homme le plus respectueux des droits de nos filles, de nos femmes, de nos sœurs, de nos mamans, non, mais le dire signifie qu’une prise de conscience est en marche, et, il est urgent que nous nous y mettions tous.

Le genre humain est une auto-reproduction, ce que je dis ici s’adresse aussi bien aux femmes qu’aux hommes. Quand les femmes sont complices notamment des vols de bébé dans les hôpitaux, très souvent pour alimenter le marché noir et non pour combler une non maternité ! Que les femmes soient complices des assassinats dans nos quartiers, dans nos villages, les journaux le relais tous les jours nous devons dire non.

En souhaitant une bonne fête à toutes les femmes, prenons aujourd’hui, les moyens de bâtir un Cameroun juste. Si nos femmes, épouses, filles, conjointes louent la bravoure et la virilité dont font preuve leurs

hommes, elles répugnent, je le sais, d’être les victimes privilégiées d’une violence qui ne dit pas toujours son nom.

malgré les avancées enregistrées ces dernières décennies dans le monde, malgré le fait avéré que l’amélioration de l’égalité réelle va de pair avec la croissance et le développement, les femmes demeurent les premières touchées par la pauvreté, les femmes demeurent moins bien rémunérées que les hommes, voire non rémunérées, les femmes demeurent discriminées dans l’accès aux ressources économiques et productives, les femmes meurent en donnant la vie faute d’accès à des soins appropriés, les femmes demeurent massivement confrontées à la violence physique ou sexuelle, les filles demeurent massivement privées de l’accès à l’éducation et à la formation professionnelle, les femmes demeurent sous-représentées dans les espaces de décision politiques, économiques, sociaux.

Et pourtant, je reste profondément convaincu que l’engagement militant et la volonté politique, que les effets du temps et d’une sensibilisation précoce sur les mentalités nous permettront de lever un à un tous les obstacles qui sont autant d’atteintes à la dignité, aux droits, à l’intégrité physique et à l’épanouissement des femmes.

« On n’existe pas sans faire », écrivait Simone de de Beauvoir.

Alors faisons toujours plus en faveur des femmes parce que nous n’en ferons jamais trop ! Bonne Journée Internationale de la Femme je vous offre mille et une fleurs pour la beauté et le parfum.

Auteur: Dr Vincent-Sosthène FOUDA